[Partie 2]La Vogue de l'esprit : La Direction

La Vogue de l'esprit : Désert

La minie panthère et son maître partirent dans un éclat de fous rires. Trop de tension, trop longtemps seuls ; trop heureux d'un coup de se trouver tous les deux. Dans ce genre de circonstances, on n'a pas besoin de réelles raisons pour rire, rire et rire encore. De vives voix, pour de riches émotions...
Ils parlèrent, encore et encore, Idame lui raconta : Meshiroi, Sitael puis le soutient d'Iwa... Et enfin le combat, enfin le coup de survie et de bon sommeil. Ogrimi lui conta quelques anecdotes de l'orbe, ils allaient tous bien avant de monter dans le bateau. Alors Idame en conclut qu'ils étaient à Kiri, en parfaite santé.
Ils rirent encore, encore et encore. Se charriant, se taquinant, se battant même, voir se câlinant. Enfin un visage amicale, enfin un visage aimant et aimé, soulagement certain pour les deux. Ogrimi toujours camouflé dans les bras frêles du Jounin, ses miaulements se faisaient de plus en plus rauques, il était fatigué. Idame aussi, sentait ses premiers muscles trembler. Il n'était pas habitué à marcher dans le sable, rarement dans le sous-bois, et jamais lorsqu'il est boueux... Demain, la neige, il la voyait déjà ; comment descendre dans le Sud, le mènerait-il à la neige ? Par les montagnes... Encore une route délicate. Appréhendant quelques peu il décida que la première escale se ferait ici. Et nulle part ailleurs. Sous cette étrange souche, avec cet étrange compagnon ; et cette couverture de fortune. Heureusement il lui restait quelques richesses volées dans la demeure Akane. Il s'aménagea un petit camp. Quelques feuilles légèrement humides... !

Lui revint alors, cette idée controversée. Comment créer de la chaleur, sans se brûler ? Comme créer de l'air chaud sans tout brûler, Idame ne connaissait que les flammes, mais il ne fallait pas se laisser repérer. Malgré son assurance étrange, l'esprit de tranquillité avec lequel il tentait un demi-tour inattendu ; il ne prendrait un tel risque... Car il existe d'autres shinobis que les faibles missionnaires konohiens... Beaucoup d'autres, bien meilleurs que lui, Meshiroi le lui avait appris.

* Ondanka-te No Jutsu... *

- Oui Ogrimi ! C'est ça, Ondanka... Avec la manipulation des vagues de chaleurs, on sera au chaud !
- Bah... En fait, le Ondanka c'est seulement les mains !
- J'm'en fou ! J'créerai un nouveau Jutsu...
- Blablabla... Comme d'hab', t'es encore à côté d'la plaque. Essaye toi déjà au Ondanka, j'pionce pas sur des feuilles trempées moi.
- Et comment t'as fais alors, quand j'étais pas là ?
- J'ai dormis sur des feuilles mouillées... Mais ça suffit ! Toi t'étais tranquillou l'pompon entrain de lézarder sous le soleil sunaien, alors stop, okay ? Maintenant, tu m'chauffes une jolie bouillotte pour mon lit, urge.

Idame, l'oeuf de ses rêves de jutsu percé, pleurait intérieurement, devant la réelle fatalité d'Ogrimi. Ce petit bonhomme, semblait être une véritable partie de lui, finalement, la sorte de sagesse qu'il manque au Jounin.

Ce-dernier, un léger sourire compréhensif inscrit aux lèvres, commença les premiers essais...

" Katon ! Ondanka-te No Jutsu. "

Une légère vague de chakra grisâtre vint border les mains du Jounin. Elle passait au-dessus et en-dessous de chacune de ses phalanges. Ce jutsu avait la réputation d'être extrêmement simple. Pour un expert en Katon, réchauffer l'air est aisé. Pour un expert, débutant, oui. Là, Idame semblait se démenait, mais de la mauvaise des manières. Son visage, crispé, enchaînait les rictus, pour ne jamais rien laisser pour suite. La vague de chakra se densifiait, le gris tournait couleur carbone. Mais aucune feuille ne plissait, et les gouttelettes d'eau restaient inviolées. Idame, agacé, abandonna sèchement... Il contempla ses pauvres paumes.

Sans la moindre sommation, ni syllabe, ni même geste ; il embrasa ses mains. Sans trop maîtriser quoi que ce soit, au lieux de produire un chakra chaud, il le brûla. Ca brûler il savait faire... Ogrimi leva le regard, alors concentré sur les petites rations de survies fournies par Dokara, il était énervé.

- T'es le dernier des intellects, bouffon. C'est quoi ton problème ? J'te dis pas de flammes, t'es incapable de t'empêcher d'tout cramer ? j'te préviens, j'compte les poils de ma queue, il en manque un seul, j'en vois un seul légèrement recourbé j'te r'fais la façade à coups d'griffes, compris ? -
- Ta gueule, tu m'saoules. J'vais activer mon Byakugan, j'me maîtriserai mieux.
- Tu fais bien. Allez, dépêche, j'tombe de fatigue.

* Tu parles... Tu sembles plein d'énergie, râleur de merde... *

Idame garda ça pour lui, il se savait coupable. Il décala donc son bandeau, pour laisser son oeil blanc observer tout autour de lui, mais aussi dans lui. Ainsi il sentait la moindre des parcelles de son corps, accompagnée par une once de chakra. Le moindre de ses taketsus, affolés par les ondes grisâtres. Il tendit ses deux mains devant son torse. Toujours légèrement au-dessus des feuilles humides. Il y concentra quelques doses de chakra. Augmentant de manière régulière, l'intensité et la quantité de chakra ; il plissait les yeux, pour un maximum de ressentit. Ogrimi regardait son ami, enfin en pleine possession de ses moyens, il avait besoin d'un petit coup de pied au cul de temps à autres. Ogrimi, intérieurement se félicitait, mais il ne laissait rien transparaître. Idame commença à faire se mouvoir la nappe de chakra gris. Bien condensé, juste équilibré, il pensait toucher enfin à ce jutsu mystérieux. Il entrouvrit les lèvres, et murmura avec douceur et volupté.

" Ondunka-te No Jutsu. "

- Mais c'est pas possible... Tu t'prends pour qui ? Sarutobi ? Tu crois quoi ? Que t'es né avec l'étrange faculté de pouvoir pondre n'importe quel Jutsu en écorchant leur nom ?
- J't'ai déjà dit d'la fermer. J'ai pas fais exprès bordel.
- Encore heureux que tu ne fasses pas exprès, pti' con. Allez, affole toi, demain je vais chercher papa, et on se retrouve à Kiri, okay ?
- Ouais...

Idame laissa un léger doute planer, il ne faisait déjà plus attention à ce que pouvait bien dire la jeune panthère, il était déjà replongé dans son Ondanka. Il relança une importante quantité de chakra, stable cette fois-ci. Elle entourait ses mains, mais ne se condensait qu'à peine, il laissait son chakra libre, tout en le tenant assez proche de lui, comme une faible force gravitationnelle émanant de ses mains. Il laissa quelques semblant de flammes, échapper de ses mains... Des auras de chaud, ses même auras que produisait son cœur en permanence. Il joignit ensuite ses mains, les contracta fortement, tout en condensant habilement la masse de chakra. Il se concentra encore un peu plus fort... Une faible fumée commença à émaner du petit trou entre ses paumes ; c'est le moment qu'il choisit pour relâcher l'étreinte, et déposer ses mains sur les feuilles.

" Ondanka-te no Jutsu. "

Instantanément quelques fines fluctuations grises, vinrent humidifier l'air, pour assécher la feuille ; la buée était vapeur. Idame maîtrisait enfin ce Jutsu. Les feuilles se retrouvèrent sèches, Ogrimi retrouva le sourire. Les deux amis aménagèrent le campement de fortune. Ils se collèrent l'un a l'autre, sur un seul lit. La nuit fut courte, mais la bienvenue. Enfin un peu de repos. Aucune douleur ne se fit sentir au réveil. Ils s'enlacèrent longuement, enfin s'enlacèrent tout est relatif, un bébé panthère et un humain s'offrirent un câlin. Le petit Ogrimi partit dans les montagnes, le pas léger, et le poil feutré, il serait arrivé chez lui dans moins d'une demi journée... Pour un Idame remotivé, le véritable périple commençait juste...

Le soleil se levait alors. Et bientôt il aurait submergé la cime des arbres pour venir caresser l'intégralité du visage du Jounin. La forêt commençait à se dégarnir, et les premières nappes blanches lui agressaient l'œil. Il plaça une main pour le masquer de ses nappes luminescentes. Mais elles devinrent bientôt beaucoup trop nombreuses. Et submergèrent l'infime zone d'ombre générée par ses fines phalanges. Il opta alors pour se mettre au chaud. Il plaça son écharpe sur ses lèvres, ses mais au niveau de ses côtés, à l'intérieur de sa tunique en les croisant. Il les chauffa avec son tout nouveau Ondanke-te, et tout son corps se mit à frémir subitement. Enfin, son premier pied, enfermé dans une chaussure de fortune, déposa sa première empreinte dans le sol enneigé de la forêt konohienne. Alors qu'il marchait, alors que les trous s'enchaînaient, alors que la montagne approchait, les premières réflexions lui venaient...

* Meshiroi-kun... Sitael-kun... Bunshichi-kun et Azaru-sama. Iwaiens. Ce sont eux que je haïssais. Je suis ridicule, ils sont comme tous les shinobis, avec leur conviction et leurs idéaux. Je me suis moi-même endoctriné à l'idée de ne plus satisfaire mes désirs inventés.
Aujourd'hui, je sais que j'ai compris que j'ai grandit... Sitael et Meshiroi étaient pratiquement laissés pour morts. Et moi, je n'avais rien, ils auraient pu m'offrir et partir ; mais non, ils se sont loyalement battus, en essayant même de me protéger. Tous les shinobis sont les même finalement.

J'ai désormais du mal à me dire, à m'abaisser au fait que : j'ai pu suivre une cause, sans même considérer ce que j'ai dans la poitrine. Abruti fini. J'aurai donné ma vie à ce village, et après m'avoir humilié, il voulait me la voler !

Nooooon... Je ne dois pas me laisser aluner de la sorte... Je ne haïrai personne, je suis désormais un kirisien, car j'aime déjà son peuple... Alors, cessons les blasphèmes idéologiques, et fonçons vers ce qui sera mon lendemain. C'est ainsi que je dicte ma vie désormais ; ainsi que JE dicte ! *

Les premières marches demandaient à être escaladées. Elles étaient hautes d'un mètres en moyenne, mais très très glissantes. Idame s'aidait souvent de quelques kunais, et poussait très fort avec ses avants-bras. Vivant habituellement sur du plat, il n'avait que trop rarement les réflexes "puissance". Il luttait sévèrement, mais il avait comme objectif du jour d'arriver au sommet. Les premières tractions se firent sans hésitation ni le moindre mal. Mais plus cela allait, plus le fond de l'air était froid, et plus les roches étaient pures. Il enfila deux gants en laine

Au bout d'une bonne demi-heure d'ascension, la neige devenait glace ; ses gants et la transpiration qui commençait à les humidifier devenaient blanchâtres. Ses yeux s'ouvraient avec difficulté, il était concentré dans l'effort : rarissime. Derrière lui, une brume tendre et pâle se réveillait. Il n'y avait pas fait attention, et le fait d'être au-dessus, les rayons du soleil la transperçant l'obligeait à la considérer. Il regardait rarement en bas, bien que la pente ne soit pas des plus abruptes, il ne voulait pas se satisfaire. Un Idame satisfait est un Idame qui marque une pause. Il s'était exploré, une grande réflexion accompagnait chacun de ses mouvements, chacune de ses tensions musculaires, chacun de ses pas vers le ciel ; mais aucun pouvoir, le manque toujours le manque de recul ; rien ne lui permettait de lutter contre cette réalité. Heureusement il faisait tout pour user de cette conscience réveillée, de faire attention à ses virages que sa personnalité sait prendre, ces virages qu'il ne cautionne. Il se barrait certaine route, pour se guider vers une personnalité propice. Il escaladait une montagne aussi bien avec ses muscles qu'avec ses neurones.

Ses muscles roulaient sous sa peau devenues brillantes. Ses os glissaient sur une synovie que je cru sueur. Il se démenait, le froid pénétrant ne faisait que stimuler une audace retrouvée. Son sac commençait à peser, ses bras semblait plus lourds qu'énergiques... Heureusement la pente connaissait une phase de presque plat. Loin d'être le genre d'arrangement qui, similaires à une pente, seraient une véritable partie de plaisir, le faux-plat était trompeur, et les muscles de vos jambes souffraient à coups sûrs de ce manque de rigueur et d'analyse... Idame était jeune, manquait cruellement d'expérience et de concentration outre-effort -il faut admettre que déjà, concentré dans l'effort, c'est un exploit-. Le jeune homme se fit avoir, berné par l'insouciance et l'envie : aveuglé par son entreprise démesurée et ses nobles objectifs. Rapidement, au bout d'un long kilomètre sur ce qui semblait être un chemin, il lâcha prise. Inondé de sueur, lacéré de remords. Il avait décidé d'attaquer avec une petite course à pieds des plus pénardes. Mais au final, il mourrait étouffer par son souffle perdu. Il avait poussé un faible Shunshin pensant trouver dans le chakra l'énergie vitale qui lui faisait défaut, mais au contraire, ce ne fut qu'empirer. Ses jambes déjà lourdes, chargées de ce chakra courraient vite, certes mais le tiraillait d'une douleur insoutenable. Et arrêté, il dégustait sans commune mesure. A ce moment précis, sa réflexion même divaguait.

* Inconcevable... Ca fait plus mal que les coups suffoquant de Katsue. J'hallucine, c'est une montagne, pas un shinobi.

Huuuuum... On dirait qu'encore une fois, j'me plante sur toute la ligne ! Il y a plus puissant que les shinobis, plus sages et sereins que ceci, il y a la nature. Il y a aussi le cœur. Aikô. Allez ! Je dois arriver et retrouver mes amis, je dois me battre pour demain les sauver, je dois lutter plus fort que Tensui, je dois réfléchir plus loin que Kiki, je dois... M'alléger de mon passé comme Dok' ! Allez Ida... *

Le jeune homme, pratiquement arrivé à la première crête se retrouvait devant un choix cruciale. Continuer vers le prochain mont pour ne redescendre ensuite que prêt du lac de la furie ; ou bien poursuivre tout droit et risquer les mille rencontres. Porté par une envie de combat, beaucoup plus grande que l'envie de s'acharner à combattre la nature. Sûrement dans le trop absolu d'une conclusion. Cette phase post-réflexion qui veut que, notre aboutissement soit absolu. Mais cher Idame, un brin d'herbe est bien moins fort qu'un étudiant... La nature ne gagne pas à tous les coups. Réflexion qu'il n'est en condition d'adopter d'instaurer dans son esprit déjà lessivé.

Il sauta la crête. Sa main droite entaillée par le pointu de la roche, il croulait avec derrière lui quelques pierres qu'il emmenait dans sa descente. Il dévalait la pente, de sauts en sauts. Après les rochers, les cimes des arbres, après la souffrance l'invisibilité. Idame courrait à une vitesse ahurissante, sautait avec une puissance nouvelle et n'hésitait pas à prendre des risques ; mesurés, attention il reste lui-même ! Ses bras étaient accrochés dans son dos, à partager quelques doses de chakra qu'il ne parvenait plus à contrôler. Il fatiguait cruellement. Il comptait s'octroyer une petite sieste. Les sauts se terminèrent, il leva la tête, perché en haut de son arbre. D'abord derrière lui, il avait traversé la brume et ne voyait la crête. Puis à ses côtés, une immense et interminable forêt de conifères au sous-bois épais et noir. Devant lui, un petit chemin. Plus loin naissait le village de Konoha. Un sourire diabolique se fit lire sur ses lèvres. Comme s'il les haïssait. Mais il se souvint, la personne qu'il était devenue en une journée. Et préféra saluer ses terres natales, hésitant même à laisser une lettre.

Puis il se retourna à trente degrés ou presque. Orbe du Sud. La sieste, enfin. Allongé parmis quelques fougères arrachées, il en brûla une trentaine, les posa encore chaudes mais éteintes, sous leurs sœurs toujours vertes, et s'allongea dessus. Tout son corps chauffait... Une nappe rougeâtre apparue bientôt autour de chacun de ses membres.

Pour la vogue dans le desert et celle-ci : +2 int, +2 Nin, Ondanka Te no Jutsu appris

» En direction de Kusa ( Mission B )
» Bataille de Kyako : Briefing Partie 1