[Habitation] La Tanière.

Fenris sortait tout juste de l’Académie, quand il décida de se mettre à la recherche d’un logement digne de ce nom. Il avait bien entendu pensé à ce fournir d’un de ces livrets que l’Académie offrait aux nouveaux Etudiants, et leur permettant d’accéder à une habitation à bas coût. C’est ainsi, qu’il arpenta la Cité de la Roche, cherchant le quartier où il devait trouver son bonheur. Du bâtiment d’enseignement, il avait rejoint la zone des commerces, tout au fond des canyons, dans le dessein d’effectuer un premier repérage. De là, il suivit les chemins tortueux et pentus jusqu’à pouvoir retrouver la route principale, et ainsi atteindre le sommet du village caché. De nouveaux commerces, mais surtout une vue époustouflante. En effet, surplombant de haut la vallée, les voies de communication de la ville étaient en réalité d’immenses ponts, permettant de relier les diverses passerelles. S’arrêtant au beau milieu d’un de ces ponts, le garçon, émerveillé, observa avec avidité son environnement. C’était tout bonnement magnifique.
Un vent peu violent venait fouetter son visage, et rabattait les deux mèches rebelles de sa chevelure contre son front. Sa veste flottait dans son dos, et ses mains étaient fermement agrippées à la rambarde. Loin. Très loin au-dessous de lui, s’étendait la plaine qu’il avait parcourue avant d’arriver à Iwa. Il reconnut l’amas de maisons représentant le petit village où il avait trouvé refuge. Fenris tourna sur lui-même, admirant tour à tour la Falaise gigantesque coupant net le paysage, l’entrée obscure des canyons scindant le village, et enfin, la Forêt dont il avait appris le nom au détour d’une ruelle : Enmore. La forêt permettant de rejoindre Konoha, la Capitale de Pays du Feu… Son pays natal. Une vague de nostalgie s’empara soudain du tout récemment promu Etudiant, et il soupira, ses grands yeux d’un vert émeraude errant sur la nature.

Se reprenant tout à coup, le garçon prit une grande inspiration et, enregistrant sa position vis ) vis du reste de la ville, il s’empressa d’aller dans le quartier des habitations. Là, après quelques minutes de recherches infructueuses, il parvint enfin, aidé d’une photo et de ses clés, à trouver son nouveau gîte, au beau milieu d’un lotissement de bâtisses toutes plus ou moins semblables. C’était discret. Parfait. Glissant le petit beau de métal gris dans la serrure, il tourna la clé, entendit un bref déclic, et put ouvrir la porte, qui s’écarta en glissant silencieusement sur ces gonds bien huilés. On ne pouvait visiblement faire aucun reproche à la qualité de vie à Iwa. Tout était bien entretenu. Se faufilant dans l’habitation, Fenris patienta quelques secondes avant d’allumer la lampe au plafond, préférant laisser ses yeux s’habituer à l’obscurité, tentant de deviner la forme des pièces.

Il se trouvait dans une sorte de lieu de transition, qui accédait au salon. Déposant ses sandales dans un coin prévu à cet effet, le jeune Gesshoku pénétra dans la salle principale, toujours dans l'obscurité. Il pouvait distinguer une pièce d'apparence ronde, pourvue d'une table basse et de quelques sièges. Dans un coin, il aperçut le reflet d'un placard vitré, se trouvant dans le buffet, et un milieu, longeant le mur porteur, l'antre d'un cheminée de taille respectable. Soupirant, il se laissa glisser le long de la paroi dans son dos, et appuya sur l'interrupteur. La lumière, vive au début, l'éblouit, mais il s'y fit vite, et se rendit compte qu'il ne s'était pas trompé, à ceci prêt qu'il n'avait pas vu le petit meuble à étagère à l'opposé de lui. Traversant rapidement son nouveau logement, Fenris ne s'attarda pas dans la petite chambre, où il déposa seulement son Katana sur un socle, bien en vue sur sa commode. Effectivement, on lui avait dit qu'il était interdit à un Etudiant de porter des armes, et il s'était donc résigné à obéir. La salle d'eau l'importa peu: il y avait le nécessaire, et c'était largement suffisant. Les habitations d'Iwa étaient vraiment cosies, et mettaient dessuite à l'aise les arrivants. Le garçon se sentit presque immédiatement chez lui. De toute les manières, il ne pouvait pas faire autrement, puisqu'il ne savait plus ce qu'était le vrai 'chez lui'...

*Enfin... De calme. Du silence. Bon, j'ai remarqué que le frigo n'était pas spécialement rempli, je devrai sûrement faire quelques emplettes. Mais en attendant, je crois qu'une sieste serait la bienvenue. Cette semaine a été plus qu'éprouvante. Et dire qu'il y a quelques jours à peine, je me réveillai au beau milieu de nulle part, sans aucun souvenir. Si seulement la mémoire pouvait me revenir, ne serait-ce que par bribes, ce serait tellement plus simple. Ou peut-être pas...*

C'est ainsi que Fenris se tourmentait, étendu les bras derrière sa tête dans son lit, dont les draps tout juste installés étaient encore lisses et portaient cette délicieuse odeur de propre si particulière...

Le ciel se teintait déjà des traînées rosées quand Fenris rentra chez lui. Les journées à l'Académie ne se terminait généralement pas si tard, mais il avait préféré rester en ville au lieu de rentrer pour se retrouver seul avec le silence de la maison. C'est en marchant dans de petites ruelles qu'une idée lui traversa l'esprit: s'il voulait progresser un tant soit peu, il lui faudrait du matériel. Or, il avait décidé de laisser son sabre de côté pour le moment, et ne l'amener qu'à l'Académie lorsque Sanosuke-senseï était présent. Il fallait donc qu'il se trouve une aire d'entraînement, et qu'il s'exerce régulièrement. En chemin, il croisa souvent des petits tas de bois, abandonnés, ou des déchets, des résidus d'anciennes constructions. En passant à côté, le garçon s'imaginait à quelle cabane pour enfant avait pu apartenir telle ou telle porte finement ouvragée, à quelle balançoire avait servi ce bout de ficelle... Mais, tandis qu'il voyait tout cela autour de lui, une idée germa dans son esprit, une idée simple, peut-être longue à mettre en place, mais sui lui serait fort utile par la suite, il n'en doutait pas.
Testant chaque bout de bois, la solidité de chaque ficelle, l'Etudiant commença à ramasser ce que les gens avaient jeté mais qui semblait encore en bon état. Ainsi, les bras chargés de lourds rondins, de planches, et de cordes, il revint chez lui déposer le tout. Une autre escapade lui permit de complêter ses provisions. Ayant allumé la lumière, Fenris s'installa sur la table du salon, fouilla un peu avant de dénicher une grande feuille blanche et un crayon à papier, et s'assis, à la lueur de la seule ampoule de la pièce, qui éclairait pourtant mieux qu'il ne l'aurait imaginé. Au dehors, les doux dessins violacés dans le ciel laissaient peu à peu place à la noirceur de la nuit.

*Bien, au boulot ! Voyons voir... Si je veux pouvoir me faire un poteau d'entraînement, il va me falloir une base.* Sur la feuille, un épais cylindre apparut en quelques coups de crayons. *Ensuite, il faut que je puisse m'exercer correctement, que j'ai du mal à me déplacer réellement autour. Si je creuse l'écorce, je devrais pouvoir y glisser d'autres branches. Il les faudra solides, et je les fixerai avec... hum. Je dois me procurer de la colle. A moins que... C'est bon, j'ai trouvé. Maintenant, selon quel angle je vais les placer ? En moyenne, un bon de côté, ça fait...*

Se redressant, Fenris se plaça au milieu de la pièce, là où il y avait le moins de meubles. S'imaginant une condition de combat, il se décala sur sa droite, et stoppa net son mouvement, se retenant d'enchaîner avec diverses séries de coups contre un adversaire invisible. Il jaugea la distance qui le séparait de sa position initiale, et reprit ses croquis.

*Hop, voilà, c'est à peu près ça. Donc, pour que ce soit plus pratique, si je prends une vue de dessus,* il dessina un cercle dans un coin, *le mieux serait de les placer plus ou moins comme les branches d'un hexagone. Ensuite, j'en ajouterai entre, et encore en décalé.*

Continuant ses réflexions pendant plusieurs minutes, et ne tenant pas compte de la Lune qui filait dans le firmament, le garçon continua son travail, et termina au plus vite ses croquis. Lorsqu'il fut satisfait, il sortit dans le débaras en plein air derrière la bâtisse. Il y avait déposé tout ce qu'il avait pu récupéré. Accrochant son plan à la porte, allumant la lumière, Fenris alla chercher de vieux coussins, qu'il déposa au sol, et prit la peine de prendre un outil fait pour la taille dans une caisse à outils, ainsi que du papier de verre. Equipé, il attrapa les rondins les plus fins, et les inspecta tous attentivement. Les moins solides étaient irrémédiablement rejetés, les autres retaillés pour obtenir un résultat convenable.
Enfin, jetant régulièrement des coups d'oeil à ses dessins préparatoires, l'Etudiant s'attaqua à la base de son poteau, un morceau de tronc lourd et à l'aspect massif de bonne constitution. La pince lui permit de retirer toutes les pousses qui avaient envahis l'écorce avant qu'il n'empoigne le papier de verre et entame son travail de sappe.
De longues minutes s'égrénèrent, et la Lune avait atteint son apogée, au moment où Fenris reposa son matériel. Il était loin d'avoir terminé, mais ses membres endoloris lui interdisaient tout effort supplémentaire. Se relevant, il effectua plusieurs montées de genoux sur place, et prit un soin tout particulier à effectuer de petits moulinées des épaules, des coudes, et à étirer ses poignet. Faisant craquer ses doigts un à un, il reprit sa besogne, terminant rapidement la phase de nettoyage du bois.

*Enfin fini. Bon, je vais mettre tous les petits rondins au frigo, et je vais attendre un peu avant de faire chauffer de l'eau. Ça va me permettre de me reposer un moment.*

Aussitôt dit, aussitôt fait. Quand il eut tout préparé, Fenris s'assit devant l'écran de télévision, suivant à peine ce qu'il s'y passé. Résistant comme il put au sommeil qui lui murmurait inlassablement de se laisser aller aux bras de Morphée, il parvint à se relever pour faire bouillir de l'eau, avant de s'affaler de nouveau dans un fauteuil.
Pendant que le liquide chauffait lentement dans une grosse marmite (la plus volumineuse qu'il avait pu trouver), Fenris vida le frigo des morceaux de bois qu'il contenait, et les déposé dehors. Quand l'eau bouillit, il porta la marmite à l'extérieur aussi, et y plongea immédiatement la base de son poteau. Quelques secondes plus tard, il la sortit, évitant miraculeusement de se brûler les doigts, et se hâta d'y inclure les nombreuses branches dans les encoches prévues à cet effet. Satisfait, il rangea son matériel et alla se coucher, espérant que le bois refroidit s'était assez contracté, et celui chauffé assez dilaté pour qu'en retrouvant leur aspect normal, le tout tienne sans artifice, seulement grâce à la pression du bois dans le bois.

A peine eut-il glissé sous ses couverture, qu'un profond sommeil le submergea, et il plongea immédiatement, pour un voyage dépourvu de rêves, mais tellement réparateur...

Le lendemain...

Une ombre se faufilait dans les petites rues des quartiers résenditiels du Village de la Roche. Un silhouette cachée qui profitait de la faible lueur des lampadaires pour s'éclipser de la vue du monde. Longeant murs et tâches sombres, Fenris rejoignit rapidement le lotissement où se trouvait son habitation. Il y passait peu de temps par jour, essentiellement pour dormir ou rester au calme, seul, mais c'était selon lui largement suffisant pour les activités qu'il prévoyait de faire au-dehors. Ses entraînements avec Nega, Sanosuke-senpaï, ou même en solitaire plus rarement, lui prenait une grosse partie de son temps disponible, et il ne désirait pas le gâcher. Cette soirée là, il revenait du Centre-Ville. Il y avait flâné de longues heures, profitant des grands ponts de bois entre les ravins, du vent qui soufflait fort, de la chaleur, avant la chute inéxorable du Soleil. Enfin, il était de retour dans ce qu'il pouvait désormais appeler son 'chez lui'. La porte s'ouvrit sans se faire prier et en silence sur le vestibule d'entrée, dans lequel le Loup se glissa aussi furtivement que possible. Il aimait le silence et la discrétion. La seconde d'après, les lumières du rez-de-chaussée étaient allumées, répandant dans le salon leurs halos jaunâtres. Il émanait toutefois une lueur réconfortante de ces quelques ampoules, et le jeune Gesshoku prit la peine de se déchausser avant de filer dans sa chambre. Il en revint quelques instants plus tard, chargé d'un lourd ouvrage, un de ceux qu'il avait empruntés à la Bibliothèque de la Capitale. Il le déposa en soufflant sur la table de la pièce à vivre, et s'assit devant, tournant les pages avec avidité.

*Alors... B... Bunshin. Non, c'est beaucoup plus loin. J... K, Kawarimi. Non plus. L. M. N... Ah ! Nawakane. Qu'est-ce qu'ils disent donc... Ahan. Technique Ninja... Permet de se libérer de liens retenant les membres... Utilisation du chakra... Malaxer la bonne dose pour s'échapper. Voilà ! Méthode. "Pour exécuter correctement la technique du Nawakane, il faut à l'utilisateur ligoté la possibilité de malaxer son énergie, tant spirituelle que physique. En créant du chakra, qu'il concentre ensuite dans les membres entravés, il donne naissance à une fine couche autour des liens. Le chakra permet de contracter ou relacher la pression des liens, et l'utilisateur doit alors faire bouger ses membres pour les extirper de leur étreinte. Après parfois plusieurs reprises, le Jutsu fonctionne généralement avec n'importe quel type d'entraves. Cependant, exception est faite des liens conçus à base de chakra eux-mêmes, qui peuvent résister au Nawakane." Allons- y !*

Immédiatement, le garçon alla chercher dans l'attirail qu'il avait précédement ramassé une pelote d'une fil épais, mais dans l'ensemble plutôt propre. Le tout semblait résistant, et Fenris s'en satisfit pour l'occasion, retournant dans le salon, à la lumière, et non-loin du livre rempli d'informations. Il s'assit en tailleurs dans un des fauteuils, et lia ses deux chevilles l'une avec l'autre, prenant bien soin de serrer les noeuds au maximum. Dans le pire des cas, il irait chercher un couteau ou un kunai en sautillant, et trancherait la corde... Puis, il ferma les yeux et repensa à ce qu'il venait de lire. Premièrement, il lui fallait malaxer une certaine quantité de chakra, qu'il canalisa le plus tôt possible dans ses jambes, l'amenant à fleur de peau, histoire d'effleurer ses liens. Ceci fait, il se remémora le modus operandi du Jutsu, et quelques secondes plus tard il fit s'écouler son chakra hors de son corps, pour qu'il vienne recouvrir les cordes. Enfin, il essaya, désespérement, de faire ses mouvoir ses deux chevilles. Plusieurs minutes de vaines tentatives lui signalèrent qu'il avait lamentablement échoué. Ce n'était pas une raison pour s'arrêter là ! La minute qui suivit, le Loup réabsorba l'énergie qu'il avait laissé filtrer, et repartit à zéro. Peu de temps lui suffit pour revenir à son point de départ, puis au moment de l'expulsion. Cette fois-ci, au lieu de le laisser fuir sans contrôle de sa part, il imposa un cheminement à l'énergie, et la fit pénétrer les fibres de ses entraves. Lentement, mais sûrement. Quand il jugea cela convaincant, il fit jouer ses pieds, et constata qu'il avait acquis une certaine liberté de mouvement. Pas suffisante cependant pour lui permettre de retirer les ficelles. Evidement, il songea qu'il aurait pu faire usage de ses mains pour s'échapper, mais il préférait en faire le plus possible sans aide extérieure, bien qu'il savait pertinnement qu'il serait dans l'incapacité de retirer les cordes sans le moyen d'un pouce opposé. Ou difficilement. Très difficilement...

*Kso..* soupira-t'il en relachant sa respiration, *Je crois que j'ai compris le truc, mais je doute que ce soit assez pour pouvoir dire que je maîtrise la technique. On va reprendre. Je malaxe, je répartis, j'envoie dans les liens, et je réduis l'effort qu'ils imposent sur mes membres. Ok. Et maintenant, je me démène pour sortir de là.*

En se tortillant dans tous les sens, Fenris parvint à faire coulisser les entraves jusqu'à ses talons, où, d'une poussé de la main, il les fit passer autour de ses pieds, à l'horizontal, et s'extirpa de leur étreinte. Il venait de réussir, mais cela ne lui convenait pas. Il avait du se servir d'autre chose que ses pieds et son énergie, c'est pourquoi il prit une autre morceau de fil, avant de se rassoir. Il s'arqua contre le dossier du fauteuil, et tordit ses bras comme il put jusqu'à ce qu'un noeud prenne place autour de ses poignets cette fois-ci. Tirant sur ses dents pour en assurer l'efficacité, le Loup se remit en position, et malaxa son chakra.

L'énergie spirituelle, et l'énergie physique affluèrent dans le tourbillon au centre du buste de l'animal. Ils tournoyèrent un instant avant de se mélanger, de ne former plus qu'un. La force du Shinobi. Son arme la plus fidèle. Elément vital. Indispensable. Chakra. Puis, le tout fut dirigé, par plusieurs bifurcations au travers de l'organisme, jusqu'à atteindre les deux bras, les coudes, les avants-bras, puis finalement les poignets, où le tout se stoppa. Sur ordre du cerveau, le chakra prit la direction de l'extérieur, se faufilant entre les couches de peau pour jaillir à la lumière crue des ampoules, formant une aura bleutée autour des membres antérieurs du Loup. Puis, le fluide atteignit les liens, dans lesquels ils s'incrustèrent, écartant certaines fibres, ou en collant d'autres les unes aux autres. En suivant les mouvements qu'essayait d'effectuer l'animal piégé, le chakra offrait au mieux les ouvertures nécessaires. Fenris grogna et fit un dernier geste. Souple. Fluide. Tel un serpent qui glisserait vers sa liberté.

*Aller... Aller... Nawakane.*

[HRP: Je considère cet entraînement comme postérieur à l'apprentissage du Kawarimi, du Bunshin, ainsi que l'Examen Genin et donc l'assimilation du Kai. Si cela pose un quelconque problème (car pour le moment, deux de ces trois Jutsus sont en cours de RP [Kawarimi avec Sano'-san, et Bunshin grâce à Nega-kun] ), qu'on me le dise. J'ose espérer que cela ne contrarie personne. =) /HRP]

Malheureusement, le serpent ne put se défaire de la mue qui l'entravait. Il roula, se contorsionna, tenta d'amplifier ses effots, les effets du chakra. Rien n'y faisait. Il ne maîtrisait pas encore la technique, c'était certain. D'autres essais seraient nécessaires, et le suivant ne saurait tarder, puisque tant qu'il serait ligoté, il ne pourrait faire quoique ce soit d'autre. Ses pieds étaient eux aussi attachés, et donc il n'avait plus vraiment de liberté de mouvement. C'était surtout ce dernier point qui l'agaçait au plus haut point, et non l'échec du Jutsu. On ne bloquait pas un Loup impunément. Surtout pas Fenris. Le Loup briseur de chaînes. Impossible pour lui donc d'accepter cette situation sans rechigner. C'est pourquoi il se rassit comme il put sur le fauteuil, le plus confortablement possible tout du moins, et reprit sa concentration. Il connaissait le principe, mais c'était visiblement la quantité de chakra incorporée dans la technique qui n'était pas suffisante. La seule chose à faire rester donc d'augmenter la dose. Considérablement. En quelques secondes, une poche de chakra se forma dans le buste du garçon, puis l'énergie ainsi créée se dirigea vers les mains, traversant épaules, longeant clavicule et omoplate, courant le long du bras, contournant le coude, traçant tout droit dans l'avant-bras pour enfin atteindre la zone du poignet. Dans le même laps de temps, une chose comparable se produisait dans les membres postérieurs du Loup, qui étaient eux aussi attachés. Se concentrant autant qu'il put, le garçon fit suinter le chakra hors de son corps, et se focalisa sur sa pénétration dans les liens. Les fibres épaisses furent aisément écartées par la puissance de cette énergie, et le jeune Gesshoku en profita: il ne pourrait tenir constamment une telle position, et la réussite du Nawakane résidait donc dans un timing parfait entre l'expulsion et les mouvements des membres entravés. A chaque impulsion de chakra, le Genin tenta de dégager ses mains. Il avait acquis un contrôle acceptable du Shunshin, et syncroniser deux choses lui était devenu plus ou moins aisé. C'est pourquoi il réussit à faire tomber les cordes au sol, devant le fauteuil, sans faire usage aucun de ses dix doigts. Soulagé, il resta ainsi un moment, fixant successivement ses chevilles et ses poignets, désormais libres de tous mouvements. C'était une sensation des plus agréable que de recouvrir la possibilité de se mouvoir, sans contrainte imposée. C'est aussi pour cette raison que Fenris attendit avant de refaire un essai.

Les minutes s'écoulant irrévocablement, il se résigna toutefois à recommencer une fois de plus, pour être certain qu'il ne s'agissait pas simplement d'un coup de chance, et que les fibres avaient déjà été martyrisées par les tentatives précédentes. Il piocha donc une nouvelle série de cordelettes, tout aussi résistantes que les premières, puis entrava ses pieds. Après quoi, il s'attaqua, difficilement, aux mains, qu'il réussit à ligoter avec force contorsions, et force coups de dents. Reprenant son habituelle concentration, il malaxa son chakra. En quelques secondes à peine, ses pieds furent libérés, et les membres antérieurs suivirent eux-aussi le mouvement.

*Nawakane No Jutsu.*

Une nouvelle paire de liens à terre, le garçon récupéra plusieurs cordes, qu'il attacha toutes à ses jambes. Il enchaîna alors une série de Nawakane pour pouvoir se sortir de cette étreinte. Malheureusement, l'exercice se révéla vite plus éprouvant et ardu que prévu. Quand il parvenait à repousser suffisamment un des liens, il n'arrivait pas à sortir d'un autre, et vice-versa. Rageant pendant un temps qu'il ne comptait pas, le jeune Gesshoku s'acharna sur la réussite du Jutsu. Enfin, ses efforts furent récompensés. Fenris se retint de sauter de joie quand il put se remettre sur pattes et déambuler à nouveau dans sa maison. Revenant à l'ouvrage qui l'avait inspiré, il nota que la description de la méthode pour l'exécution de la technique n'était pas parfaite, ou tout du moins possédait des variantes et des subtilités non indiquées. C'était aussi une des raisons pour laquelle travailler avec un professeur avait du bon: on pouvait profiter de son expériences et des astuces qu'il avait lui-même découvertes. Le Loup avait procédé ainsi: création d'une couche de chakra autour des membres entravés, certes, mais il avait surtout du se concentrer pour que l'énergie se glisse dans les liens, permettant ainsi de mieux les repousser. Ce n'était pas une grosse différence, mais la manière de faire aurait méritée d'être inscrite.

*Bien, il est grand temps de prendre un casse-croûte digne de ce nom. Ces exercices m'ont épuisé, et rien de tel qu'un bon repas chaud pour repartir en pleine forme.*

Le Loup se dirigea vers la cuisine. En chasse...

[Petit Entraînement: Nawakane (fin apprentissage) / Vitesse / Ninjutsu / Genjutsu / Kai / Bunshin / Henge.]
[HRP: Train' léger pour les dernières tech's ^^ /HRP]

Le martélement de la pluie sur le sol dur de la ville résonnait indéfiniment dans les ruelles étroites. Les coups incessants semblaient s'acharner tant sur les fenêtres aux volets clos que sur la porte de la petite maison où vivait Fenris. Le tumulte le réveilla au milieu de la nuit, le tirant d'un sommeil qui se voulait réparateur. Tout à coup, un flash. Un éclair déchira les cieux opaques en une longue traînée dorée. Puis vint le tonerre, grondement sourd montant des enfers pour hurler aux vents violents. De nouveau, le bruit régulier des gouttes d'eau s'écrasant ci et là reprit le dessus, pour se faire dominer quelques instants plus tard par un nouveau cri. Longue plainte rauque symbole du chaos au-dehors. Il faisait nuit noir, et pourtant le garçon vint se placer à l'entrée de chez lui, ouvrant la porte, à l'abri de l'humidité sous un auvent minuscule. Il aimait à observer les alentours lorsque la nature reprenait littéralement le dessus. A cet instant, il n'y avait rien d'humain qui pouvait contredire le ciel. Leur force dépassait l'entendement, et il aurait été inutile de tenter de briser ses assauts. L'animal s'assit en tailleur, ses yeux d'un vert d'émeraude fixant l'horizon, au loin, masquée par une néant de couleurs. C'était beau. Tout simplement. Inspirant à pleins poumons l'air humide, aux relents de terre chaude de la journée de la veille, le Genin porta son regard vers le haut. La bataille faisait rage, et les lames d'or perçaient de part et d'autre la voûte céleste, cachant le firmament sous des trombes d'eau. Plusieurs minutes s'écoulèrent, et la pluie cessa finalement. Une accalmie sûrement, au vu du climat des derniers jours. Fenris se redressa et s'avança dans la rue, ses sandales s'enfonçant légèrent dans la boue. Son doigt vint caresser le sol, puis il frotta son index et son pouce couverts de terre pour s'assurer d'une certaine solidité. Inutile de prendre des risques inconsciemment, si l'environnement ne se prêtait à ce type d'exercices. Selon lui, il disposait de quelques minutes seulement: bientôt, l'orage reprendrait, alors même que les éclairs continuaient de zébrer le ciel. Le Loup. Solitaire. S'élança.
Son corps se propulsa en avant. En quelques secondes, il atteignit le coin du lotissement, glissa, se reprit, et bifurqua à angle droit vers un autre quartier. Son souffle était régulier, et la sensation de vitesse lui procurait une intense impression de bien-être. Bondissant, il s'agrippa à un poteau surgissant du sol, pivota brusquement et s'engagea dans un nouveau chemin. Au dessus de lui, le chef d'orchestre jouait des timbales et cymbales, comme pour réveiller la ville entière. Nouvel embranchement, et une perte de vitesse commença à se faire sentir. Il ne savait pas exactement où il se trouvait, mais le Genin se fiait plus à son instinct qu'à autre chose. L'air était lourd, pesant sur chaque mouvement de l'animal. Le Loup huma les rafales qui venaient percuter son être, son museau frémissant légèrement. Puis, son corps se contracta, se ramassa sur lui-même, pour fuser droit vers un toit. Marchant contre une paroi, il bondit de bâtisse en bâtisse pour atteindre un lieu qui lui servirait d'observatoire. Alors qu'il posait le pied sur une toiture, en pente, de tuiles rouges, une goutte tomba sur sa patte antérieure. Il la regarda, comme découvrant de quoi il s'agissait, puis se jeta sous un abri. Le premier qu'il rencontra. C'était une grosse statue de pierre qui ornait le coin de toit, un lion aux crocs acérés qui fixait le vide de ses yeux en bille de verre. Plusieurs minutes s'égrénèrent. Longues aux yeux d'un jeune Loup vif. Mais la patience était une règle d'or chez le canidé, et il se retint de sortir de sa cachette. Enfin, nouvelle accalmie, et nouvelle course folle pour rentrer au bercail. Virevoltant, comme dans une danse endiablée, il courut, à en perdre haleine. Tournoyant aux carrefours, bondissant d'un point à un autre aussi vite que possible. Il tourna au coin de la rue où il vivait au moment où une goutte vint s'écraser entre ses deux yeux. C'était trop tôt. Il s'élança, déploya ses dernières forces dans un élan qu'il pensait suffisant. Mais d'autres gouttes le percutèrent. Puis le martélement revint. De derrière lui. Un rideau de pluie s'était formé, après le court instant de répis offert par les cieux. La vague allait le submerger. Il devait se hâter. Il devait...

"Shunshin No Jutsu !"

Une impulsion. De l'énergie circula dans son corps, et il fut jeté en avant. Aterrissant sur le palier de son habitation alors que simultanément la rue était recouverte d'un voile humide. In extremis. Ses chaussures à l'entrée, bien rangée dans le vestibule, le garçon pénétra dans son humble demeure. L'échauffement avait été quelque peu tumultueux, mais désormais, il était prêt à effectuer le vrai travail. La veille, il avait laissé en plan l'apprentissage du Nawakane, décidant de le reporter plus tard pour ne pas se lasser d'un exercice peu palpitant. Au cours de la nuit, une idée avait germée dans son esprit, permettant de combiner apprentissage et progression. Il était grand temps de mettre tout ça en pratique. Dégageant un espace suffisant au centre de la salle à vivre, il fit lentement jouer son chakra, le faisant aller et venir pour faciliter la suite. Dans son esprit, il visualisa rapidement les personnes qui serait aptes à participer: Azaru Théran, le Tsuchikage secondaire dont il avait appris le nom peu de temps auparavant; Kogare Nega, son fidèle camarade; Sagaara Sanosuke, son ancien professeur et désormais coéquipier, et peut-être d'autres qui ne lui venaient pas en tête. Bientôt, le chakra fut stimulé et se répartit dans le corps du ninja.

"Henge No Jutsu."
*Pouf Sanosuke*

Le jeune Sagaara regardait la pièce de ses yeux laiteux, comme attendant un signal pour se mettre au travail. La technique de métamorphose était désormais bien mieux maîtrisée, et on ne voyait plus apparaître de réel défaut. L'attitude, détendue en dehors de l'Académie, avait elle aussi été retranscrite, par un appui léger sur la jambe droite, un bras un peu replié, la main apposée sous ce qui servait de poche au pantalon. Puis l'activité reprit et plusieurs explosions de fumée retentir dans la petite salle. Trois Sanosuke faisaient face à une autre illusion. Tous, en tous points identiques: le Genin avait espéré que son idée serait payante, et cela avait porté ses fruits. Si on enchaînait un Henge puis une technique de Clonage, même Inconsistant, les copies se révélaient pareilles à la forme prise par l'utilisateur du Jutsu. Une chose qui pourrait bien être utile par la suite, si l'un d'eux venait à avoir des problèmes pour malaxer son chakra, quelqu'un d'autre pourrait lui créer des répliques. Une aide précieuse dont la méthode se grava dans sa mémoire. Puis les techniques s'enchaînèrent. Les unes après les autres. Avec souplesse, les doigts se liaient puis se déliaient, alternant les Taos suivant l'objectif à atteindre. A toute vitesse.

"Henge No Jutsu."
*Pouf Nega*

"Bunshin No Jutsu."
*Pouf Pouf Pouf*

"Henge No Jutsu."
*Pouf Théran.*

"Bunshin No Jutsu."
*Pouf Pouf Pouf*

Désormais, il y avait pas moins de trois Sanosuke, trois Nega, ainsi que trois Tsuchikage secondaire en face d'un Fenris qui avait repris apparence normale. L'exercice allait pourvoir débuter. Neuf clones, comme autant d'adversaires, aux aspects et particularités bien différentes. Tous se dirigèrent vers le couloir et sortirent de la salle, sur ordre de leur créateur. Puis, Fenris laissa déambuler ses pensées pour ne plus exercer qu'on contrôle minime sur ses illusions. Il s'attacha pieds et mains, et 'appela' un premier clone. Puis un autre, et enfin un troisième. Un de chaque forme en réalité. Le premier était Théran. Il marchait d'un pas alerte, son regard d'ambre planté dans celui du Loup. Une impulsion de chakra dans les yeux de l'animal, et le pauvre Bunshin se dissipa grâce au Kai. Puis, les deux autres s'écartèrent, en s'approchant du Genin. Celui-ci malaxa en hâte énergie spirituelle et physique, et la canalisa dans ses membres entravés. Les adversaires se rapprochaient de plus en plus, faisant fi de toutes les règles de physique élémentaires, traversant par moment un meuble ou un mur se levant sur leur route: ils prenaient le chemin le plus court, pour mettre en danger Fenris. Au moment où le premier, Sanosuke, allait le toucher, il le fixa de ses yeux verts. Le coup le traversa. Il explosa, en même temps que le Bunshin se dissipait. Que les deux Bunshins disparaissaient. En effet, s'étant détacher de ses menottes de corde, Fenris avait tissé des liens avec le Nega en retrait et s'était permuté au dernier instant, ce qui en combat l'aurait placé dans une position favorable vis-à-vis de l'ennemi. Le faux-Sagaara avait donc frappé en réalité le faux-Kogare, et les deux s'étaient mutuellement annulés.
Trois nouveaux clones se présentèrent dans l'encadrure de la porte alors que Fenris se rattachait avec de nouvelles cordes. Ils se déplaçaient à toute vitesse autour de lui, alors qu'il ne pouvait effectuer tous les mouvements qu'il désirait du fait de ses entraves. Cependant, il parvint à cibler une des illusions, qui se fit souffler par un Kai de zone. Par chance pour eux, les illusions s'étaient un maximum écartées pour éviter ce genre de déboire. Après quoi le Nawakane permit au jeune Gesshoku de se libérer pour être face aux deux clones restants. Un léger appui à droite, un transfert de masse, et le Loup se propulsa dans la direction opposée au coup qui menaçait son menton, se retrouvant juste à côté du Sanosuke-clone, qui disparut, séparé en deux par une main de chair et d'os. Le dernier Bunshin, Azaru, fut plus ardu à détruire, puisqu'il bondissait régulièrement, gardant une distance de sécurité entre lui et son agresseur. Toutefois, un Shunshin aidant, Fenris frappa l'illusion et termina la deuxième série. Inspirant et Expirant lentement, pour se remettre dans des conditions d'exercice favorables, il retourna se ligoter.
Encore un groupe d'assaillant et il pourrait commencer sa journée. Les trois se présentèrent, et à pein entrèrent-ils dans le salon qu'un Kai les soufflait tous trois, sans qu'ils ne puissent riposter. Parut les souffler. En effet, d'un bon souple, chaque Bunshin s'était effacé de la zone d'action, pourtant bien plus large qu'à l'accoutumée, de l'anti-Genjutsu. Ils fusèrent sans attendre tous trois de front, alors même que Fenris n'avait pas pris la peine de retirer ses liens. La chakra ne fit qu'un tour et les entraves glissèrent à terre. Le Shunshin aidant, le garçon pivota soudainement, et se glissa entre deux adversaires. Puis, prenant un brusque appui, il stoppa sa course et emporta sa masse en arrière, ses bras tendus traversant Sanosuke et Azaru au niveau de la nuque. De dos à Nega, il ne pouvait ni le voir, ni l'entendre, étant donnée son inconsistance. Une vive volte-face, et il constata que ce dernier était monté au plafond, usant d'un Kinobori particulièrement judicieux. Ses pieds nus, le Loup bondit, fut esquivé, puis ricocha avec aisance contre la paroi pour venir traverser le Bunshin qui s'était laissé tomber à terre. L'exercice prenait donc fin à cet instant. Il pouvait donc rejoindre Nega à l'air d'entraînement, comme ils l'avaient tous deux convenus l'avant-veille. Juste avant les funestes événements rapportés au Village...

+1 For ; +1 Int pour la première partie.

+1 Gen ; +1 Taï ; +1 Int.
+ Nawakane No Jutsu. Pour le reste.

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