Une salle bizarre : Entraînement secret de Miho

Invité

L'image de Ryoko se troubla, devint un peu flou. Un effet bizarre de distortion fit tréssailler l'illusion. Ceci donna un air plutôt grossier et torturer: Tantôt la vision s'allongeait tantôt Ryoko se rattatinait, mais le principal était là vu qu'elle finit par se dissiper dans un énorme nuage de fumée.

Ranmaru était presque impréssioné, la jeune Kunoichi apprenait très vite et semblait intéressé par l'art de l'illusion.

Sans mot dire, il marcha directement vers Rafiki et le saisi délicatement:

"Je vais le mettre à l'abris, le reste de l'exercice pourait le mouiller, autant prendre nos précotions."

Si Miho le permet, il mettra le singe sur son épaule puis se reculera.

"Je vais reinvoquer l'eau, je veux que tu la dissipes. Je vais mettre l'illusion à la portée de ton Kaï. il te faudra du courage et de la maîtrise mais je sais, ma grande, que tu es douée. Cen'est pas pour rien que le Boss dit que tu es plus forte que moi..."

Il reprit une pause droite, avec le singe sur son épaule. Il accomplit le tao du serpent et sussura

"Mizu no jutsu..." D'une voix suave..

A nouveau les murs transpirérent de l'eau et le bruit sourd se fit entendre à nouveau... La masse aqueuse commençait à se rassembler.

Après une légère hésitation, Miho consentit à laisser la cheminée mettre Rafiki-kun à l'abris. Le bébé singe risquait gros, si jamais l'eau allait jusqu'à lui, et il semblait que le déserteur soit digne de confiance. Il devait néanmoins avoir conscience de l'immense privilège que la gamine lui faisait : elle n'avait jamais confié sa précieuse moitié à personne. Mais bon, c'était pour la bonne cause. Et puis si En'totsu était méchant, Rafiki le taperait. Il n'y avait pas d'inquiétude à avoir.

* Tu as l'air très impressionnant, là haut, Rafiki-kun. *

"Je vais reinvoquer l'eau, je veux que tu la dissipes. Je vais mettre l'illusion à la portée de ton Kaï. il te faudra du courage et de la maîtrise mais je sais, ma grande, que tu es douée. Ce n'est pas pour rien que le Boss dit que tu es plus forte que moi..."

Miho hocha la tête. Tous ces compliments ne mirent pas beaucoup de temps à monter à la tête de la princesse, et à lui redonner la confiance que la mention de l'eau lui avait fait perdre. En'totsu avait dit que le genjutsu était un dessin. L'eau qu'elle allait voir ne serait donc qu'un dessin. Un dessin qui mouille, certes, mais un dessin quand même. Il n'y avait aucune raison d'avoir peur d'un dessin. Toutes ces tentatives d'apaisement réussirent plus ou moins, malheureusement.

L'eau commença à apparaître. Les murs suintaient, une sorte de pluie étrange gouttait du plafond, de l'eau s'infiltrait par toutes les ouvertures : dessous des portes, placards, fenêtres mal fermées... Le grondement sourd qui s'échappait de cet étrange phénomène ne faisait qu'amplifier la terreur qu'il inspirait à la petite. Mais maintenant elle savait, elle savait que ce n'était pas vrai. Il allait juste falloir ré-expédier tout ça de l'autre côté du miroir avant qu'il ne soit trop tard.

Miho secoua la tête, essayant de se remettre les idées au clair. Tout ceci n'était qu'un rêve. Il suffisait de se réveiller. Comme elle avait fait disparaître le dessin de Ryoko, la gamine allait devoir anihiler l'eau qui commençait à couler jusqu'à ses pieds.

tigre

- Kaï !

Bon, la vieille cheminée n'était pas la première quiche venue en matière de genjutsu. La réalisation de Miho, si pleine de volonté soit-elle, ne pouvait pas encore convenir. L'eau continuait à monter. C'était une technique redoutable, ça. Un shinobi non averti pouvait finir noyé dans du rien. C'était horrible, rien que d'y penser. Miho cligna des paupières, ferma ses mirettes, fronça les sourcils. Quand elle allait rouvrir les yeux, il allait falloir que l'eau ait disparu !

tigre

- KAÏ !

Pas besoin d'ouvrir les yeux pour voir que ça n'avait pas marché : la sensation de froid était toujours aussi présente, au niveau des mollets de la fillette, qui sentait que l'eau était toujours en train de monter. Plus ça allait, plus c'était dur, de tout aspirer. Et puis, ça avait l'air tellement vrai ! Miho allait devoir se dépêcher. Sans prendre le temps de rouvrir les yeux, la petite fille recommença sa technique, pour la sixième fois depuis le début de la petite leçon improvisée.

- KAÏ !

Invité

La bataille était rude. ce n'était pas vraiment le genjutsu de Ranmaru contre le volonté de Miho mais plus Miho qui se combattait elle même. L'illusion créee par Ranmaru n'était pas plus dur à déjouer que le clone de la princesse mais la panique rendait sa volonté plus faible. Pour bien faire, Ranmaru y avait mit le paquet: Sond sourd, eau torentielle...

Bien-sur Miho ne risquait rien, de l'eau fictive ne noie pas et de toute façon la fonction de ce dernier est plus de ralentir la cible que de la tuer. Ranmaru observait la panique grandissante de la Nuke nin et le fait qu'elle doit s'y reprendre à trois fois pour faire un Kaï valable l'inquiete.

- Kaï !

* Elle a fournit trop peu de chakra, ressaisis toi Miho*

- Kaï !

* De pire en pire, aller!*

- Kaï !

L'eau s'arreta, et il eut comme un flou artistique. L'éffort de volonté de Miho avait stoppé la progression de l'eau. Cette dernière se troubla puis se retira lentement.... Pour disparaître

"Il y a du mieux, mais je veux que tu saches dissiper une illusion du premeir coup. En combat tu n'auras sans dotue pas trois essaies..."

ranmaru prit un air un peu plus dur...

"Donnes toi à fond!"

Il reprit sa posture habituelle, fit le tao du serpent:

"Mizu no jutzu!"

Le grondement se fit entendre à nouveau.

Lorsqu'elle vit que sa troisième tentative avait réussi, Miho se lança dans l'exécution de la danse tribale de la victoire, accompagnée d'un cri de joie qui n'avait dû échapper à personne dans un périmètre de 500 mètres. Il fallut, bien entendu, que le déserteur flemmard casse l'ambiance, en proposant une suite à l'exercice.

* Faut vraiment recommencer ? *

Apparemment, oui. En'totsu-san n'avait pas encore l'air complètement satisfait. Il était exigeant, d'ailleurs. Miho avait à peu près autant envie de se retrouver plongée dans l'illusion aquatique que de se couper les jambes, mais il fallait bien qu'elle progresse. Et puis c'était de la fausse eau, et puis elle était capable de la faire disparaître, donc c'était moins dur que les cours de natation avec Hageshii-san, même si ce n'était pas une partie de plaisir. Et puis si jamais elle devait se battre contre un méchant qui utilisait des jets d'eau, la gamine devrait bien savoir maîtriser ses peurs, si terribles soient-elles.

* On recommence... J'espère que c'est la dernière fois. Tu me manques, Miho-chan. *
* Déjà ? Je me dépêche. *

Le sensei improvisé re plongea Miho dans l'illusion. La petite fille commençait à avoir l'habitude, c'était la troisième fois, donc un peu moins impressionnante que la deuxième, qui était elle même un peu moins impressionnante que la première. Mais En'totsu semblait doué pour créer des décors de films d'horreur.

L'eau recommença à sortir de partout, toujours avec ce bruit étrange, qui donnait la chair de poule. La raison de la gamine prit le dessus, cette fois, pour remarquer un détail étrange : les murs ne transpirent pas, normalement... C'était n'importe quoi, son truc ! Elle se promit de faire part de cette découverte de premier ordre à son sensei une fois l'illusion défaite. Faisant bien attention au dosage du chakra, essayant de reproduire le plus fidèlement possible ce qu'elle avait fait avant, pour faire disparaître l'eau, la fois où ça avait marché, la mini désertrice forma le taô du tigre, et ferma les yeux, pour mieux sentir son chakra, et l'effet de sa technique, mais aussi pour être moins impressionnée par la vue de l'eau.

tigre

- Kaï !

Invité

Un simple pouf, de la grosse fumée et plus rien.

"Hey!! Ca y est ma grande tu y es!!"

Ranmaru se rapprocha tout sourire, et posa rafiki délicatement sur l'épaule de Miho

"vous voilà reuni à nouveau... Dis moi si on alalit feter ça en taxant quelques barbe à papa àRyoko- san?"

D'un geste d'allégresse, Ranmaru saisit miho par la taille et la propulsa sur ses épaules. Bien entendu si Miho a 'lair d'accord. Puis d'un pas leger, ils repartirent vers la case du chef, ayant en tête le vil larcin de quelques sucreries...

"Finalement, tu es peut être plus forte que moi, pour de vrai..."

Dit-il d'un ton rieur totu en quittant l'academie.

[HRP: Pour les points acquis, vois ça avec Ryoko.]

Miho jubilait : ça avait fonctionné du premier coup ! Cette fois, elle se lança dans la danse tribale de la joie, qu'elle transforma en valse lorsque Ranmaru lui rendit son Rafiki adoré.

"vous voilà reuni à nouveau... Dis moi si on alalit feter ça en taxant quelques barbe à papa àRyoko- san?"

- TROP BIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEN !!!!!

La vieille cheminée avait prononcé le mot magique : barbe à papa. Il n'en fallait pas plus à Miho pour transformer une dure journée en une merveilleuse expérience. Elle se laissa entraîner sur l'épaule du déserteur, trop heureuse, comme toujours, de voir le monde de haut.

- Dis, En'totsu-san, elle pouvait pas être vraie, ta technique magique, parce que les murs ça ne peut pas transpirer !

Sur ces mots, les deux plus grands shinobis de Nuke-nin s'en allèrent vers d'autres aventures.

[Ranma: +2gen, +2int. Miho: +3gen, +3int, +2nin]

Les jours s'écoulaient, immuables. La vie autrefois trépidante de Miho semblait avoir perdu tout son sens. La poursuiveuse de papillons et de fourmis, toujours étonnée de tout, toujours curieuse, toujours excessive dans ses réactions était devenu une sorte de machine à jutsu, s'entraînant sans relâche et sans subtilité. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour tenir le coup, dans ce village où plus rien n'était comme avant. Rafiki-kun avait perdu son statut d'ami fidèle pour emprunter la voie en sens unique qui menait au statut de machine à tuer. Tout se mécanisait, perdait de son intérêt, par la même occasion.

Miho avait longtemps préféré sa cachette secrète, ou des courses en forêt pour fortifier ses muscles de mini-pouce, en sautant par dessus les ruisseaux, escaladant les arbres, tombant, se relevant à chaque fois, s'habituer à la douleur. Ce n'était pas une chose facile, pour une gamine de dix ans sur-protégée, mais il fallait bien qu'elle franchisse la frontière du pays des rêves bleus un jour. Et la mort de Ryoko avait marqué ce jour. La petite fille retourna pour la première fois dans la salle bizarre de l'Académie environ cinq jours après son retour de Konoha. En'totsu aussi, était parti, elle n'avait rien pu faire pour l'en empêcher : il l'avait même attaquée, l'enflure. Miho était toujours sur les nerfs, mais se maintenait grâce à son entraînement difficile.

Pour ce jour là, la petite fille avait décidé de s'entraîner à taper sur des mannequins, plusieurs à la fois. C'est à dire commencer par leur taper dessus, de toutes ses forces pour se défouler, et ensuite envoyer Sherkan et Rafiki terminer le travail, histoire de reprendre son souffle, avant de prendre le relève, jusqu'à ce que le soleil ait disparu derrière les arbres. Pour tenir jusqu'à ce moment fatidique, Miho avait prévu un mini casse-croûte composé d'une pomme, bien que son appétit ait très largement diminué depuis qu'elle avait des soucis. Il n'était pas recommandé pour l'entraînement de tomber dans les pommes parce qu'on n'avait pas mangé.

Il y avait trois mannequins d'entraînement en bois, dans la salle bizarre, et tous étaient situés au fond, avec une séparation de deux ou trois mètres entre deux. Miho déposa les armes, ainsi que ses pantins sur un bureau, et retira son manteau et ses sandales. Elle commença par courir, le plus vite possible, faisant le tour de la salle, puis finit par juger que ce n'était pas la meilleure solution. Elle poussa donc toute les tables et le bureau sur les côtés, ce qui était déjà pour ses bras un gros travail, se libérant ainsi une colonne de vide d'un bout à l'autre de la pièce. Elle courut jusqu'au tableau, tapa contre le mur, et repartit dans l'autre sens, comme quand on joue à un, deux, trois, soleil !, mais elle allait le plus vite possible, tout en s'arrangeant pour ne pas se manger le mur de manière trop violente. Elle enchaîna ainsi une bonne trentaine de traversées, puis, sentant qu'elle s'essoufflait, décreta qu'elle était suffisamment échauffée.

Miho s'approcha d'un des mannequins de bois, et lui envoya un monumental coup de poing dans les côtes, endroit le plus élevé qu'elle pouvait atteindre sans avoir à sauter ou à lever le bras trop haut. C'était comme si toute la colère amassée ces derniers jours passait dans ce coup de poing. La fillette avait un peu mal à la main, d'ailleurs, mais elle s'en fichait. Le bien que taper sur ce truc lui faisait suffisait à annihiler toute sensation de douleur. En frappant, Miho émettait parfois de petits cris, ce qui ne rendait pas son entraînement particulièrement discret. Mais de toute façon, l'académie était déserte. Et personne n'aurait l'idée de pointer son nez ici, ils devaient bien se douter que la nouvelle orpheline avait besoin d'être un peu seule.

Les coups s'enchaînaient, Miho ne se contentait plus de donner des coups de poing. A présent, elle bondissait autour de sa cible, essayant d'envoyer son pied le plus haut possible, pour avoir les côtes du mannequin sans se retrouver systématiquement par terre. Les impulsions étaient difficiles à travailler, mais la petite taille de Miho l'obligeait à faire des sauts de chats le plus haut possible, et avec le plus d'énergie possible. Le mannequin ne souffrait pas beaucoup, au départ, c'était plutôt Miho qui se prenait des gamelles, plus ou moins remarquables. Mais sa souplesse naturelle, largement entretenue par ses escapades en forêt et sa tendance à faire des pirouettes partout, lui permit assez rapidement de trouver le moyen de toujours retomber sur ses pieds.

Et VLAM ! Dans ta tronche ! Imaginer que le mannequin était le TGTMTM aidait énormément à améliorer l'efficacité des coups, mais la colère faisait perdre à la petite fille la notion de ses limites. Elle frappait, encore et encore. Dans les jambes, sur le torse, là-où-ça-fait-mal, à l'épaule, de temps en temps, et au visage, lorsqu'elle parvenait à sauter suffisamment haut. Ses poings étaient douloureux, et quelques peaux avaient commencé à s'arracher sur ses phalanges. Mais la douleur était complètement secondaire. Miho était comme dans un état second, tout ce qui existait au monde était le mannequin de bois. La seule pensée possible était qu'il fallait l'anéantir. Une sorte de délire donnait à la petite fille l'illusion que le mannequin avait les traits du TGTMTM. Les raisons qu'elle avait pour le frapper étaient encore plus fortes.

La limite avait été dépassée depuis longtemps, c'était une sorte de miracle, que Miho ait tenu aussi longtemps. Alors que son corps était en extension dans les airs, pour frapper une ultime fois la cible au visage, Miho vit le monde chavirer. Sans comprendre le pourquoi du comment, elle se retrouva par terre, sur les fesses puis allongée sur le dos, tremblant de tous ses membres. Il lui sembla être restée ainsi une vingtaine de minutes, lorsqu'elle se redressa sur les genoux. Elle était allée trop loin, mais ça lui avait fait du bien. La gamine attrapa la pomme qu'elle avait eu la bonne idée d'emporter. Elle n'avait pas faim, mais sentait qu'il fallait malgré tout qu'elle mange quelque chose, sous peine de tourner de l'oeil définitivement.

Son petit repas terminé, elle se remit au travail, mais, n'étant plus vraiment en état de se remettre à donner des coups, elle attacha des fils de chakra à Sherkan et à Rafiki, ainsi qu'à ses deux kunaï de prédilection. L'objectif était d'arriver à diriger Rafiki contre le mannequin de droite, Sherkan contre le mannequin de gauche, et d'essayer de piéger le mannequin du milieu avec les kunaï. Les mouvements de combat de Rafiki étaient bien connus de Miho, et elle n'avait pas de difficultés pour le faire attaquer. Sherkan, en revanche, avait des possibilités d'action plus limitées. Il se servait de ses griffes, mais là, en l'occurrence, elles lui avaient été retirées, il n'était pas question de mettre le mannequin en pièces. Il allait donc falloir faire comme si le tigre avait encore des pattes griffues, ce qui n'était pas à la portée du premier cornichon venu.

La plus grande difficulté pouvait sembler être le contrôle de deux marionnettes et de deux kunaïs à la fois, mais Miho commençait à s'habituer à ce genre d'exercices. Ses doigts étaient devenus aussi agiles que ceux d'un pianiste, et ils bougeaient à toute vitesse, ordonnant des mouvements précis. Elle n'avait plus besoin de réfléchir trois heures pour essayer de savoir quelle combinaison de mouvements pouvait donner tel ou tel résultat. A présent, les attaques de base de Rafiki, en particulier, ainsi que les démarches de ses pantins étaient des automatismes.

Les poings et les pieds de Rafiki frappaient partout où il le pouvait, et ses déplacements étaient rapides et agiles. Il parcourait le corps du mannequin d'entraînement avec la facilité d'un vrai singe, à peu de choses près. Sherkan, quant à lui, avait un peu plus de mal. Ses coups étaient moins précis, car ses membres étaient moins maniables. Mais ses bonds étaient puissants ; il était plus fort. Et avec ses griffes, il pourrait tout déchirer. Les crocs du félin se refermèrent sur la cou d'un mannequin, et Miho esquissa un sourire satisfait. Elle n'avait jamais réussi à faire faire ce mouvement à Sherkan contre quelque chose qui était debout. Mais la mâchoire manquait de puissance. Enfin, c'était un peu exprès, ça, il ne s'agissait pas d'abîmer le mannequin.

Sherkan et Rafiki faisaient du beau travail, et ils avaient sur Miho l'avantage certain de ne pas se fatiguer. En revanche, le chakra de la petite fille était loin d'être illimité, et maintenir vingt-deux fils de chakra en place pendant plus d'une heure était difficile pour elle. Elle repoussait ses limites, certes, mais n'avait pas encore le pouvoir de doubler ses réserves de chakra. Lorsqu'elle les sentit faiblir trop dangereusement, la gamine termina la somptueuse attaque en double salto qu'effectuait Rafiki, et fit revenir tout ce beau monde dans un coin de la pièce. En une heure, elle avait eu le temps de reprendre son souffle, et de récupérer un peu de ses attaques incessantes et violentes contre le mannequin d'entraînement.

Les marionnettes et les kunaïs étaient rangés dans leur coin, bien sages. Miho prit sur Sherkan les poings-kunaï, et les accrocha à ses petites mains. Ils étaient à peu près réglés à sa taille, heureusement, mais la gamine n'avait pas vraiment l'habitude de s'en servir : elle les laissait habituellement à son tigre de compagnie, et se contentait de ses pantins pour lui servir d'armes. La petite avait dans l'idée de s'entraîner à la danse du vent sur le mannequin, pour voir combien de temps il lui faudrait pour le mettre en pièces. Ceci fait, elle s'entraînerait sur un des deux autres, mais sans autre arme que ses mains, cette fois. Il n'était pas non plus question de saccager complètement sa jolie salle d'entraînement.

Miho ferma un petit instant les paupières, prit une grande inspiration, accompagnée d'une impulsion féline. Elle se mit à courir, et franchit d'un bond la distance qui la séparait du pantin le plus éloigné du coin inférieur droit de la salle où les pantins étaient rangés, à savoir celui qui se trouvait dans le coin supérieur gauche. Ce bond spectaculaire, compte tenu de la taille de la gamine, s'acheva par un coup de griffe en plein dans le torse du mannequin. Le tissus qui le protégeait se déchira, suivant une diagonale bien délimitée, et le rembourrage s'en échappa. L'effet aurait été le même sur un être humain. La gamine ne s'arrêta pas là. Elle aterrit sur le sol, fléchit les jambes, et bondit de nouveau, griffant encore une fois le mannequin, au niveau du cou, cette fois, produisant une légère estafilade dans le bois.

Miho enchaînait les bonds, et les coups. Elle copiait ses techniques d'attaque sur celles qu'elle appliquait à Sherkan : des sauts, des coups de griffe, de la souplesse et de la puissance. Un coup, plus puissant que les autres, découpa une petite partie du cou du mannequin de bois. Miho déchiquetait, découpait, réduisait petit à petit son support d'entraînement à de la poussière de bois, et à des morceaux qui commençaient à joncher le sol, comme un tapis. Il y aurait du ménage à faire, mais c'était le cadet des soucis de la petite, à cet instant, qui s'appliquait à rendre ses mouvements aussi précis que dévastateurs, sans encore chercher à atteindre une vitesse sensationnelle. La vitesse viendrait après, ce n'était pas le problème.

Les jambes de Miho souffraient le martyre : les sauts les fatiguaient énormément, et il arrivait de temps en temps qu'elle retombe mal, se tordant par la même occasion la cheville. Mais elle tenait le coup, les muscles chauds souffraient moins, la douleur viendrait le lendemain, ou pendant la nuit. Pour le moment, elle ne se rendait pas compte que ce qu'elle demandait à ses muscles était excessif, compte tenu de son âge et de ses facultés physiques. Ce fut lorsqu'un morceau de bois plus gros que les autres vola en éclat que Miho décida de passer à la suite. Elle devait essayer sa danse du vent au moins une fois avant qu'il ne reste plus rien du mannequin... La gamine cessa donc ses cabrioles, et recula de quelques pas. Elle prit le temps qu'il fallait pour se mettre en position et reprendre un peu son souffle. La concentration, elle, était toujours optimale. Le yugutsu était utile, dans ce domaine.

- Dan'su no fuusoku !

Miho fonça droit sur le mannequin, et bifurqua au dernier moment, entammant une trajectoire circulaire tout autour de sa cible. Le premier coup partit à la vitesse d'une balle de fusil. Le kunaï acheva de déchirer ce qui restait de la protection de tissus du mannequin. Le deuxième coup, enchaîné presque immédiatement avec le troisième, défonça une bonne partie du squelette de bois. Les coups manquaient de puissance, certes, mais la rapidité avec laquelle ils étaient donnés compensait ce manque. Sept coups s'enchaînèrent ainsi, sans que Miho n'arrête de tourner à toute vitesse autour du mannequin. Certains des déserteurs qu'elle connaissait ne seraient pas assez rapides pour éviter cette attaque, mais le TGTMTM le serait sûrement, lui. Alors ça n'allait pas. Au septième coup, le mannequin s'écroula par terre, et Miho retira ses poing-kunaï.

A présent, elle allait passer à l'attaque à main nue, contre le mannequin du mileu. Juste avant, elle passa un rapide coup de balai par terre, pour enlever les morceaux de bois qui risquaient de la blesser si par malchance elle tombait dessus. Ceci fait, Miho fondit littéralement sur le mannequin.

- Dan'su no fuusoku !

Le résultat était nettement moins impressionnant qu'avec les poings-kunaï, mais c'était le travail de la technique qui comptait, pour le moment. Miho voulait augmenter sa vitesse de rotation sans réduire la précision de ses coups. La gamine manqua par deux fois de se casser la figure, mais se rattrappa de justesse, à chaque fois, en tapant sur le mannequin au moment critique. Le septième coup, par contre, n'arriva jamais. Miho tomba à la renverse, et son dos heurta le sol, lui coupant momentanément la respiration. Pour cette fois, c'était raté. Elle n'était pas prête à autant augmenter sa vitesse. La gamine se releva, péniblement, et se remit en position. Elle n'allait pas abandonner aussi vite devant ce mannequin qui la narguait, en restant debout comme un idiot, planté là, immobile et intact.

- DAN'SU NO FUUSOKU !

C'était déjà plus convainquant, là. Miho s'élança, tourna à toute vitesse autour de ce truc qui l'énervait tellement, et lui envoya un certain nombre de coups de poing, et de pied à la figure -enfin... façon de parler, car la figure dudit pantin était trop élevée pour être à la portée de la gamine-. La vitesse était loin d'être exeptionnelle, mais Miho donnait ce qu'elle avait pour l'améliorer. Le résultat de cette tentative fut moins désastreux que la précédente : Miho chancela, mais ne tomba pas. Les sept coups avaient atteint leur cible, c'était l'essentiel. Elle allait pouvoir passer à la dernière étape de l'entraînement.

La dernière étape de l’entraînement, donc, consistait à essayer de donner des coups ciblés sur le mannequin, au lieu de taper n’importe où et n’importe comment, tant que ça atteignait ce qui devait en théorie être un point vital, mais en frappant sur le point vital qui lui tombait sous la main, sans organisation très précise. Le souvenir d’un épouvantable monstre poilu surgit dans la mémoire de la gamine. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de faire comme pour le monstre poilu, c'est-à-dire de mettre des gros points rouges sur le corps du mannequin, et de le taper sur ces points, dans un ordre prédéfini. Pour être sûre d’atteindre ces points, la gamine frapperait avec un bout de craie dans les mains, et comme ça, elle verrait si les traces de craie étaient bien superposées aux ronds rouges.

Toute motivée par la perspective d’un entraînement qui serait peut-être plus efficace qu’avant –ben oui, elle avait réfléchi un peu avant de se lancer dans un délire mystique-, Miho sautilla jusqu’au bureau, en sortit un gros feutre rouge, et deux craies blanches. Elle s’appliqua à colorier le corps du pauvre mannequin, qui avait déjà bien morflé, tout en respectant les points vitaux qu’il y avait sur le joli dessin qui ornait un des murs de la salle abandonnée. Ceci fait, la petite fille recula pour admirer son œuvre. Le mannequin était ridicule à souhait. Tant mieux. Elle ferait aussi des petits points rouges sur le corps de l’assassin de son otousan, mais avec la pointe de ses poings-kunaï. Ca lui ferait les pieds, à cette enflure.

Sur ces pensées joyeuses, Miho attacha les craies à ses mains, en faisant attention de ne pas s’en mettre partout. Quoique… elle s’en fichait, elle se laverait en rentrant chez elle, de toute façon. La petite fille se mit alors en position. Elle allait recommencer son attaque, mais en s’appliquant le plus possible. Enchaîner les coups c’était une chose, mais enchaîner des coups meurtriers, c’en était une autre.

- Dan’su no fuusoku !

Miho était lancée. Sa première cible fut l’estomac. Elle n’eût pas le temps de voir si elle avait réussi son coup : la vitesse était trop grande, et le fait de tourner autour de la cible ne permettait pas de voir très précisément ce qu’on avait fait. Le deuxième coup visait un point sur la cuisse, qui apparemment, était relié à un nerf et qui faisait très mal quand on tapait dessus. Le creux du genou, aussi, ça faisait mal, et puis plus haut, dans la poitrine, et puis dans le truc bizarre qui s’appelait « laine », ou un truc comme ça, les genoux, mais devant, cette fois. Et enfin, pour couronner le tout, un point particulier de la colonne vertébrale. A chaque fois, Miho traçait un coup de craie sur sa cible. Elle n’avait pas exécuté sa technique avec une rapidité fulgurante, mais ce n’était pas le but. Du moins pas encore. Au moins, elle avait une marge de progression certaine.

La petite fille passa alors à l’examen de son travail. Apparemment, la plupart de ses coups étaient arrivés dans le rond rouge, ou alors juste à côté. Mais pas un seul trait de craie ne passait pile poil au milieu du rond. Dommage. Miho effaça tout, rageusement, et recommença son exercice.

- Dan’su no fuusoku !

Cette fois, le résultat fut un peu meilleur : deux points de craie arrivaient pile au centre du rond, mais la vitesse de réalisation de la technique avait encore diminué. Et comme le principe de la danse du vent était la rapidité, ce n’était pas un résultat acceptable. La gamine recommença, encore une fois, et encore une autre fois, sans parvenir au résultat qu’elle aurait espéré avoir. Il n’y avait rien à faire, elle était trop nulle. Peut-être qu’un petit monstre n’avait aucune chance contre elle, mais c’était à un gros monstre qu’elle en voulait, et ce n’était pas comme ça qu’elle allait y arriver. Miho se remit donc en position, pour la septième fois de la journée.

- Dan’su no fuusoku !

C’était comme un cri de guerre : elle en avait raz le bol. Ca ne marchait pas, c’était plus que pénible. En suivant toujours l’enchaînement estomac, nerf de la cuisse, creux du genou, poitrine, « laine », devant des genoux, colonne vertébrale, qui devait finir par lui rentrer dans le crâne, la mini désertrice s’appliquait, encore plus que quand elle s’entraînait à écrire des majuscules en attaché. Le mannequin ne devait pas sentir grand-chose, car sans arme, et étant donnée la force de Miho, les coups ne faisaient pas vraiment mal. Cependant, lorsque la gamine passa en revue les points marqués par la craie, elle eut au moins la satisfaction de n’en avoir loupé aucun. Certes, sa vitesse, bien que meilleure que précédemment, n’était pas aussi grande que lorsqu’elle exécutait normalement la technique, mais elle n’en restait pas moins respectable. L’objectif de la journée était atteint, et puis la gamine était crevée. Elle chancelait, avait faim, avait soif, avait sommeil, avait mal partout. Le soleil piquait sérieusement du nez lorsqu’elle se décida à ranger ses petites affaires, et à retourner dans sa cachette, pour y passer une nuit calme et paisible.