[Bureau] Visite d'Idame

Deux portes, trop souvent amochées par le passé, et loin des mille humeur de Uzumaki Naruto ; elles avaient changé. Lourdes, massives, refaites et rerefaites à la suite des guerres qui rythmèrent ces dernières années ; elles bougeaient de nouveau. Elles bougeaient, vite, sèchement, elles volaient d'un battant à l'autre ; en espérant du fond du cœur que le couple résistant des gonds serait assez grand pour empêcher les portes de voler en éclats.

Idame entrait dans le bureau de l'Hokage... Il avait la langue pendue, les mains tombaient sous l'épuisement. Il avait couru deux jours, deux nuits, avant d'arriver, dans ce bureau à l'aube. Il avait escaladé les marches avec autant d'ardeur et d'envie qu'il n'avait transpercé la neige lors de ses premiers pas. Sa course, motivée par la peur, la curiosité et la hâte n'avait connue aucun temps mort. Pas même pour ralentir, pas même lorsqu'il se mit à nager, pas même lorsqu'il fut poursuivit par quelques lapins coquins... Toujours, motivé par les mêmes faits, il avait gardé une balance constante, et chacun de ses pas avaient été calculé.

Il arriva, à bout de force, il avait les yeux écarquillé, Byakugan ou non, il n'y pensait plus, et il n'avait plus un gramme de chakra. Devant lui, Haya-sama. Il salua, avec une déchéance qui ressemblait à l'ivresse. Il avançait vers le bureau chancelant. Il tomba à genoux.

" Ohayo, Aburame-sama... "

Un sourire sourd vint se dessiner sur son visage. Il allait chercher la moindre de ses inspirations à des kilomètres derrière ses poumons. Le souffle sec, et la langue rougeâtre, il ne produisait presque plus de salive, et déjà, son estomac ressentait les premières infections du à l'insuffisance énergétique ; qui influait sur la manque de production des enzymes.

A genoux, tentant d'apercevoir l'Hokage, Idame était à bout.

Mais dans un tout dernier réflexe, dans un éclair de pensée. Il posa sa main sur son œil. Il ne lui restait que trop peu de chakra, et ici il était en sécurité. Aburame-sama était doté d'une force qui dépassait celle de ses poursuivants, il le sentait, il l'espérait. Son Byakugan arrêta de puiser dans sa réserve, il était enfin doté d'un palpitant presque normal.

Assise derrière son bureau, l'Aburame s'immobilisa quand le jeune Chuunin entra dans la pièce. Elle le toisa quelques instants, le visage parfaitement impassible - où tout du moins la partie qui reste visible malgré le masque. Sans faire le moindre commentaire, l'Hokage attend qu'Idame s'explique sur cette intrusion inopinée, ainsi que sur son extrême fatigue. Mais, pour toute réponse, il semble que le jeune garçon ne donne qu'un salut familier, sans aucune considération visible pour son rang... à moins bien sûr qu'il ai pris un vilain coup sur la tête, ou que trop courir lui ai fait fondre le cerveau. Ohayo ? Se penchant sur son bureau, la femme posa ses coudes sur le bois, entrelaçant ses doigts et y posant son menton. Les manches amples de son kimono blanc glissèrent le long de ses bras, dévoilant la brûlure qui couvrait presque intégralement celui de gauche - enfin de droite, pour Idame. Ses émeraudes glacés fixèrent le chuunin, alors qu'un silence s'installait dans la pièce.

Finalement, sa voix douce, mais froide, glissa jusqu'aux oreilles d'Idame. Impossible de déterminer l'état d'esprit de la dame, tandis qu'elle parlait. Son ton n'était pas vraiment une invitation à la discution, mais n'avait pas franchement l'air agressif non plus.

"Qu'y a-t-il, shinobi ?"

"Qu'y a-t-il, shinobi ?"

Quel soulagement. Comment une seule présence parvenait à subtiliser toute la crainte, la peur et la terreur d'un esprit. Cette Hokage, posée sur son siège, calme et illisible. Tout simplement froide comme la sérénité, enthousiaste comme la terreur. Elle ne faisait que réfléchir. Sûre d'elle, sans outre mesure, simplement les touches parfaites. Simplement l'état d'esprit d'un Hokage parfait. Il y avait deux états d'esprits pour être un excellent Hokage, chaud et proche de toute sa famille. Ou bien distante et aussi sûre qu'une forteresse. Haya était le second.

" Hokage-sama...

Pardonnez mon incursion. Mais je reviens de Yuki No Kuni.

J'y ai croisé, Satoro Ryoko.

Quand nous nous sommes quittés il m'a demandé de courir, courir sans m'arrêter jusqu'à vous. Nous étions poursuivis par son supérieur, selon lui... "

Idame récupérait quelques peu. Sans la constante dépense occasionnée par son Byakugan, son énergie revenait.

Il tenta de se lever, difficilement, certes, mais se leva. Il salua Haya-sama.

Le blanc des yeux d'Haya faisait froid dans le dos, sa tunique blanche était tellement pâle et belle, tellement soyeuse et douce, que même un regard se sentait apaisé rien qu'en la regardant. Idame sentait ses poumons se remplir, son estomac revenir, ses nœuds disparaître ; il se sentait en sécurité.

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