[Mission rang C: Hokori et Dokara]

Le reste du voyage s'était fait tranquillement comparait au départ, mis à part le ménage des cadavres. Dokara avait soigné sa blessure à la fesse droite même si l'opération avait été rendu difficile par la position du trou. Ayant usé du Shousen no Jutsu, le médecin avait utilisé ses ressources afin de ne pas se retrouver avec un second trou dans l'arrière train. Pour se faire, il avait comme à son habitude envoyer son chakra dans sa moelle osseuse et toutes les régions comprenant le liquide lymphatique. Après une concentration rendue difficile par les moqueries du vieux et du Genin, l'Akane n'avait pas perdu patience et engageait ses flux de chakra dans ses paumes. Après s'être tordu pour atteindre la plaie, il noya l'entaille de son chakra vert pour apaiser la douleur qui avait resurgit après l'arrêt de circulation de l'endorphine. Ses particules de chakra regorgeant de vitalité s'infiltrèrent à travers les cellules pour les soigner en y administrant leur serum sanguin doté de leucocytes puissants. Les analgésiants se répandirent dans l'organisme pour calmer la douleur alors que l'Akane rebouchait la plaie en usant de tous son savoir faire pour éviter toute marque qui pourrait lui couter une certaine réputation ou surnom.

Le reste du voyage s'était le plus paisiblement possible, porter par les vagues et le vent sans avoir le besoin de ramer, seul la direction du voyage était à conserver sans erreur. Effectuant quelques remplacements afin que son coéquipier et lui se repose à tour de rôle afin de récupérer les forces perdues dans la bataille, les deux compères ne se souciait guère du maitre d'armes et de ses plaintes assomantes sur sa sécurité et l'inconvenance du transport lachement gagné. Tandis que la pêche distrayait Makeri, la sieste occupait les deux shinobis jusuq'à ce qu'il arrive à bon port.

Arrivant au quai avec le drapeau Kirien, le maitre d'armes et son escorte purent enfin mettre pied à terre. Au moins en ville, ils ne seront pas attaquer par une bande de brigands. Laissant son colis avec le Genin, Dokara se dirigea vers les dockers pour parler affaire. Le médecin fit les plus grands efforts de diplomatie pour que la protection soit établie avec discrétion pour ne pas porter les regards méfiants et de convoitises. Même s'il ne transportait pas une cargaison d'or, il voulait tout de même conserver le navire pour rentrer aussi tranquillement qu'à l'aller. Leur proposant les armes récupérées sur les pirates qui se vendraient à prix d'or selon les dires de l'Akane, cependant il ne leur donna pas une durée précise de leur contrat amiable et préféra annoncer une tranche d'environ une semaine à deux mois. On ne sait jamais si le maitre d'armes se plait.

Ayant conclu son marché avec les dockers, Dokara décida de repartir rapidement car un long voyage les attendait.

"Allez on est repartit, à moins que vous ayez des amplettes à faire ici Makeri-san."

Dakara avait finalement mit fin à cette mascarade. Les trois kiréens étaient désormais les seuls maîtres à bord. Le sang avait recouvert le plancher terne du bateau. Les cadavres restant venaient de nourrir les piranhas qui longeaient l’embarcation. Alors que l’un des trois hommes se remettait doucement de ce rude affrontement. Les deux autres rigolaient de joie à leur voir s’extasier devant ses propres fesses. L’affrontement avait malheureusement laissé quelques séquelles physiques mais aussi morales. Il se devait de redoubler de prudence pour la suite, s’il voulait vivre des jours heureux. Enfin vivre tous simplement..

La brise qui heurtait la grande voile soulageait les deux shinobits de moult efforts. L’imposant navire de pirate aux couleurs kiréenne sillonnait les mers sous la force du vent. Son bois scintillait avec les quelques perles d’eau déposées le long de sa coque. L’odeur de chair et de sang y était moins agréable mais très vite cette sensation s’ombra dans l’allégresse d’une victoire bien méritée. Oubliant ainsi les déboires des deux compagnons. Mais cette joie fut intérieur pour le genin peu fière de lui. Il avait beaucoup à apprendre. Mais sa jeunesse était encore longue et prometteuse. Il savoura donc cette réussite le plus silencieusement possible. Le voyage étant redevenu paisible et tranquille. Hokori s’octroya donc une sieste. Adossé le long de la coque de bois, il roupillait tout en ronflant. Le soleil luisait son visage de jeune enfant. Enfin les derniers rayons du jour.

Mais très vite le trois mats arpenta le port de la ville du son, avec l’akane comme capitaine, à la barre. Hokori se réveilla. L’endroit était mouvementé. Les pupilles du gamin, d’un bleu qui reflétait celui de l’océan, analysaient et découvraient ces terres totalement inconnues. Le navire état rangé le long d’une passerelle de bois. Makeri accoudé au sud, balayait le port du regard. Avant que le garçon eut le temps de découvrirent l’absence du médecin celui-ci réapparut devant lui l’air radieux. Il venait de réussir une dure affaire, enfin à ses dires. Ses premiers mots furent pour le maître d’arme.

"Allez on est repartit, à moins que vous ayez des amplettes à faire ici Makeri-san."

Douce, monotone, la voix de l’akane joua du petit genin qui ne put se retenir de sourire. Montrant une nouvelle fois la blancheur de ses dents au peuple du son.

Leur voyage était loin d’être terminer, se mettre en route serrait la meilleure solution. Bien reposer le genin avait retrouvé l’intégralité de ses forces. D’attaque, il descendit du bateau. Il ne voulait pas brusquer le vieux, il était leur seul passe pour le pays de la neige. Ainsi que leur but de mission.. Il le laissa donc prendre les choses en main. Attendant ces directives le genin demeurait, serein, près de dokara.

Le vieux lissa sa barbe avec application, réfléchissant à la réponse qu'il allait faire.

"Je crois qu'il serait préférable qu'on ne traîne pas trop dans les parages. Les shinobis d'Oto sont réputés pour être des têtes brulées qui attaquent tout ce qui bouge. D'ailleurs, nous avons bien peu de chances de revoir ce maudit bateau à notre retour, si vous voulez mon avis. Et puis, je mangerai bien un morceau, une fois que nous nous serons éloigné. Je ne vais pas tarder à mourir de faim, à force."

Le programme était donc établi, et les avertissements de rigueur avaient été énoncés. Il n'y avait plus qu'à se mettre en route...

"Je crois qu'il serait préférable qu'on ne traîne pas trop dans les parages. Les shinobis d'Oto sont réputés pour être des têtes brulées qui attaquent tout ce qui bouge. D'ailleurs, nous avons bien peu de chances de revoir ce maudit bateau à notre retour, si vous voulez mon avis. Et puis, je mangerai bien un morceau, une fois que nous nous serons éloigné. Je ne vais pas tarder à mourir de faim, à force."

Dokara écouta la réponse du maitre d'armes avec un air idiot en se grattant l'oreille à l'aide de son oriculaire. Les alternatives jaillissaient de sa tête rapidement encombrant le crâne du Chuunin. Puis la sécurité l'emporta et l'Akane répondit au vieux Kirien tout en enclenchant un taô pour créer un clône.

"Vous n'avez pas assez manger sur le bateau ? Il y avait des ailerons de requins à porter de main. Pensez-vous vraiment que les shinobis d'Oto s'attaqueraient des ninjas Kiriens et donc Kiri, ils ne sont surement pas assez bêtes pour ça. Mais très bien avançons rapidement vous mangerez en cours de route."

Dokara voulez renvoyer les remarques désobligeantes de leur protéger mais il ne fallait en aucun céder à la haine qui causerai l'échec de la mission. Son clône se contata de suivre les ordres du son créateur et alla sur le bateau pour s'emparer de la barque et aller la dissimuler plus loin à l'écart de la ville sous des feuillages.

Hokori visualisa une dernière fois l’étendue d’eau qui leur avait causé tant de problème. La terre ferme le rassura. Mais son esprit lui restait encore sous le choc de cette menace. Et une paranoïa s’installa chez le garçon vêtu de blanc. Le ton se haussa à quelques mètres de lui. Il s’en rapprocha. La voix de l’akane raisonnait sur cette nouvelle terre. L’ambiance devenait tendue. Ses deux fortes tête ne voulant lâcher prise, la discussion s’envenima. Mais heureusement le shinobit au talent de médecin se calma tout en repensant au but de leur mission. Il se multiplia et exécuta ses propres ordres par l’intermédiaire de son double. Hokori allait lui proposer autre alternative mais il préféra se taire. Ce n’était pas le moment d’en rajouter. Après ses quelques mots échangés, le gamin mit pied à terre. Il échangea volontiers les échardes de bois pour une volupté de poussière.

" Mais très bien avançons rapidement vous mangerez en cours de route."

Effectivement le long de la frontière il y aurait bien une forêt ou un lac pour pêcher ou chasser. Le genin avait des allumettes pour faire un feu, s’il décidait par hasard de s’arrêter. Mais ses paroles ne furent qu’intérieur. Hokori ne voulait prendre parti. Les trois hommes prirent donc la direction menant à leur point de chute, le village de la neige. Mais le chemin restait encore long. Ils marchèrent sur une même ligne, le regard dans la même direction. Enfin presque tous. Hokori lui scrutait les environs. Première fois qu’il découvrait du pays. Et il comptait bien emmagasiner le plus de souvenir pour peut-être s’il en avait location, se venter auprès de ses amis. La brise kiréenne avait, elle aussi fut tronquer contre un soleil d’acier. La sueur coulait le long de son front. Le moment de faire une pause n’était pas encore venue. Sur leurs gardes les deux shinobits ouvraient sans relâche leurs cinq sens à la disposition de leur protéger. De part et d'autre du maître d'arme, ils lui assuraient une protection presque total.

Après quelques mètres de marche, le vieux Makeri-sama commençait à se plaindre. Il avait perdu sa canne de marche dans l'incident avec les squales, et elle lui manquait énormément. Le vieux maugréait donc, accusant les deux shinobis de tous ses malheurs, et les gratifiant de gentils surnoms comme "bande d'incapables" ou "bons à rien de ninja". Et encore, ce n'était rien par rapport à s'il avait perdu sa caisse. Toujours est-il que le voyage s'annonçait long et pénible dans pareilles conditions. Il répétait également à intervalles réguliers qu'il avait vraiment une faim de loup.

Et pour arranger le tout, au bout de quelques kilomètres, une drôle de sensation s'empara d'Hokori, comme s'il était épié...

Le vieux Makeri semblait visiblement ralentir le rythme sans sa canne et Dokara se décida d'intervenir. Tout en avançant, le Chuunin coupa une solide branche avec son kunaï et s'occupa de la tailler avec application. Décrochant de petits copeaux de bois qui s'alignait le long du chemin comme le petit Poucet. Le bout de bois se sculptant au fur et à mesure, s'arma d'un petit manche encore rugueux pour poser sa main et la pointe plus rétréci mais toute aussi solide servirait de troisième appui au maitre d'armes. Une fois fier de sa réalisation, l'Akane offrit son passe temps à leur protéger avec un peu de regret. Le chemin se tracant inlassablement devant leurs yeux ne montrait aucun danger et Dokara alternait les bouffées de cigarette et les regards vers le ciel azuré pour ne prendre aucun de risque de répondre aux plaintes du vieux de façon inconvenante.

Les yeux d’Hokori faisaient la girouette. Devant, derrière, puis tout autour de lui. Une étrange sensation le paralysait. La forêt jetait un regard invisible sur lui. Un regard pesant voir dénigrant. Le genin ne voulut prévenir le médecin pour de telles inepties. Une certaine paranoïa s’était installé en lui depuis l’abordage des pirates. Il voyait le danger partout. Ses sens de shinobit continuellement en alerte, hokori se tenait près à affronter l’ennemi à n’importe quel moment, dans n’importe quelle situation. Mais encore fallait qu'il y en est un.

Dokara pendant ce temps, satisfaisait les demandes de leur protéger tout en continuant leur marche soutenue. Le gamin appuyait intérieur la décision de poursuivre le chemin. S’arrêter serais certainement le début d’une autre crise. Si son inquiétude s’avérait vérifiée. Et le village de la neige était encore loin.

Le maître d'armes hocha la tête pour remercier le médecin de son présent, qui lui serait fort utile, et immédiatement la progression du petit groupe se fit légèrement plus rapide. Ils pénétraient dans la forêt un peu plus profondément, et l'étrange sensation d'être observé s'accentuait chez le Meigetsu. Subitement, il eut aussi l'impression de ne plus rien entendre du tout. Cette forêt était décidément un lieu bien spécial. L'Akane, lui, ne ressentait rien de tel, pas plus que le vieux Makeri-sama.

Dokara continuait son chemin sans aucun stress, la clop bec il envoyait ses petits nuages de fumée dans les airs en tordant ses lèvres et en jouant de sa langue pour propulser des petites formes voluptueuses dans l'atmosphère d'Oto. Grimaçant idiotement, un petit rond cercla le soleil puis un long filet de fumée de le traversa. Mêlant ensuite habilement son chakra à ses expirations nuageuses, le Chuunin propulsa un joli coeur battant, pas sous la forme naturelle géométrique mais plus anatomique avec les artères se découvrant faiblement, l'aorte, la veine cave inférieure et supérieure ainsi que la crosse aortique. La mélancolie médicale traversait difficilement l'esprit de ses deux compagnons puis une flèche fumeuse le traversa pour se loger dans la forme nuageuse battante. Le chakra stoppant les mouvements aériens de ses petits jouets stoppa les pulsations cardiaques. Ses petits jeux dissipaient l'esprit de l'Akane qui ne s'alarmait pas de la lenteur du maitre d'armes.

Après avoir jouer avec la fumée de cigarette, Dokara passa à autre chose étant donné que sa réserve de cigarette s'amenuisait et ne ferait surement pas la distance les séparant de Yuki s'il continuait s'encrasser les poumons ainsi. Regardant ses deux paumes ouvertes vers le ciel, il analysa lentement ses capcités. Il se savait d'affinité Doton et Suiton ce qui l'aménerait à manier le Mokuton. Art noble qu'est la maitrise du bois, il ne serait qu'en faire apparaitre de réel technique qu'à une totale maitrise de ses élèments, mais il n'est jamais trop tard pour commencer. Amenant son chakra Suiton dans son bras droit, il concentra celui pour former une petite réserve d'eau flottante au-dessus de sa main. Une fois la stabilité de sa bulle acquise, il se concentra sur son bras gauche. Cherchant au fond de son organisme, il y extirpa la densité de son chakra Doton pour l'envoyer dans sa avant-bras gauche. Une fois arrivé dans le creux de sa paume, il forma un petit monticule de terre en lévitation au-dessus de sa main. Ses deux affinités réunies dans chaque main, il se concentra pour diminuer leur instabilité et rendre les particules plus homogènes. Sa méditation ayant été suffisamment longue à ses yeux, peut être 500 métres ou un kilomètre qui sait, il avait seulement failli dévier plusieurs fois du chemin.

"Clap"

Claquant ses deux mains avec fermeté, Dokara écrasa la boule de terre contre la bulle d'eau sans véritable résultat. Un peu de boue s'échappa de son vigoureux clappement et il délaissa alors la terre humide au sol avant d'évacuer de l'eau chakratisée de ses mains pour les rincer. Continuant le chemin avec une légère déception, il ne prit pas cet exercice trop décevant à ses yeux.

Alors que la petite troupe pénétrait dans un bosquet plus sombre et plus étrange que les petits chemins de terres dont ils avaient fait la connaissance dès leur arrivé sur le continent, les soupçons du genin s’accentuèrent. Se vérifiaient serait plus juste. Ses yeux se baladaient autour de lui. Tout comme un lion en cage il vacillait de tous les côtés, cherchant le pourquoi du comment il s’était retrouvé dans cette posture délicate. Mais rien. Que des arbres, des buissons, des oiseaux. Rien de bien distinct. Ses sens le lâchait progressivement. Aucuns son ne parvenaient à franchir le mur créer dans ses oreilles. Il n’entendait plus rien. Et pourtant, il fallait braver la difficulté sans inquiéter le maître d’arme qui n’avait visiblement pas apprécié l’épisode du bateau. Ce n’était pas le moment de créer un second vent de panique. Il n’y avait plus aucuns doutes maintenant un homme, voir plus les suivait depuis leur débarquement au pays du son. Le jeune genin était victime d’un genjutsu. Enfin selon-lui. Pour ne pas alarmer le vieil homme il transmit ses pensées au médecin par le biais d'une l'oreillette, cadeau du mizukage secondaire.. Sa voix basse était selon lui peu audible par leur protégé. Enfin tout cela restait une hypothèse, le gamin était subitement devenu sourd.

" Yo dok tu me reçois.. Quelqu’un nous suit depuis un bon moment déjà. Je n’arrive pas à le repérer mais il n’y a aucuns doutes, il y a bel et bien une personne cachée dans cette forêt, derrière un arbre.. Une sensation étrange s’est emparée de mon corps, me privant le droit du son. Je n’entends plus rien, s’est affolant. Il y certainement du genjustu là dessous… "

Hokori prit encore une fois le contrôle sur ses émotions pour ne pas tenter une contre attaque précipitée. Et poursuivit avec toujours le même timbre de voix silencieuse..

" Attendons avant de faire quelque chose, l’ennemi se manifestera bien de lui-même. Et de toute façon en n’en sait trop peu sur lui pour se jeter dans le gosier du loup comme cela… "

Le garçon continua sa traversé des bois sans changer sa personnalité. Il marchait près des deux kiréens sans prétendre être affecté par cette étrange sensation.

Plus inquiétant encore que le simple fait de ne pas entendre les sons extérieurs, il se rendit compte qu'il n'entendait pas même ses propres paroles. Quant à ses deux acolytes qui marchaient légèrement devant lui, ils ne firent pas le moindre signe qui trahirait une quelconque réaction au message qu'il venait de transmettre au toubib. Avait-il réellement parlé ? Son coéquipier était-il lui aussi sous le coup d'une malédiction du même accabit ? Pas si sûr...

Le clap sonore provoqué par le claquement dans les mains fut clairement audible pour Dokara, qui n'entendit pourtant rien de ce que le genin avait tenté de lui dire par l'intermédiaire de l'oreillette.

Hokori était peut-être en train de devenir fou, après tout...

Le trajet plutôt monotone pour l'Akane ne ressemblait qu'aux arbres défilant devant son nez tandis que la canne du vieux Kirien tapotait le sol à chacune des ses enjambées d'un rythme barbant et semblant perdurer. Les premières neiges du pays de Yuki étaient encore invisibles et pourtant Dokara ne savait plus quoi faire. La vitesse ralentie du groupe commençait à l'engourdir et il ne savait plus quoi, ni plus quoi dire. Après la longue distance parcourue sur l'océan imperturbable, ils avaient tous échangé leur histoire sans pourtant dévoiler leur intimité qui restait bien trop secréte après de bonnes heures en commun. Le Chuunin se languissait de ce chemin ininterrompu qui semblait ne jamais trouver d'écarts ou de variations. La route droite plutôt large se resserrerait surement à l'approche du pays des neiges peu fréquentée pour son climat hostile, mais pour l'instant les végétaux ne variait que très peu par leur aspect et leur couleur, seul quelques obstacles naturels couvraient la voie. Finalement le médecin se décida à questionner le maitre d'armes sur la contenance de sa malle plus importante à ses yeux que sa vie. L'ennui oubliant la politesse dû à cet ancêtre, il s'adressa sans vergogne à son protégé.

"Qu'est-ce qu'il y a dans cette malle pour qu'elle soit si importante à vos yeux ?"

Peut être que le véritable contenu du coffre ne lui serait pas dévoilé mais qu'importe le voyage pesant ereinter le Chuunin au point que s'il trouvait le moyen de gambader en assurant la sécurité du vieux, il le ferait sans hésitation.

Le garçon regardait l’akane du coin de l’œil. Le médecin parlait au maître d’arme sans prendre en compte les quelques mots de son allié. Hokori ne savait que faire. Ses sens s’estompaient peut à peut. Il n’entendait rien. Et maintenant il venait de devenir muet. Son visage se crispa. Ses traits d’enfant se froncèrent. Le gamin commençait à prendre son ennemi de plus en plus au sérieux. Enfin si ennemi il y avait. L’impression d’être observé, d’être juger par une personne autre que ses deux compagnons, s’accentua. Ce regard venu de nul part, devenait une vraie étreinte. Quelqu’un rodait sûrement dans les parages. Mais bon ses hypothèses n’étaient toujours pas vérifiées. Et il ne pouvait se la jouer solo dans des conditions pareilles. Hokori fixa une dernière fois dokara qui mourrait d’ennui. Le chemin d’un rectiligne parfait et trop monotone était un véritable supplice pour se chunin débordant de vitalité.

" Comme pourrai-je lui faire comprendre que quelqu’un nous quête et que celui-ci est un pro en matière de genjutsu.. "

Hokori ne s’alarma pas tout de suite. Il s’efforçait de garder son calme. Il venait de perdre la parole, l’ouïe, mais s’il lui restait son principal sens, le vue.. Il fallait tenir, tenir encore un peu. L’ennemi n’était peut-être pas aussi patient qu’il voulait le faire croire..

Le chuunin posa une question au maître d'armes, une de celles qui devaient lui trotter dans la tête depuis leur départ, et on ne pouvait pas lui en vouloir. Le vieux Makeri-sama était un être mystérieux, et pas vraiment du genre à s'ouvrir à ceux qui lui servaient d'escorte pour l'occasion.

"Qu'est-ce qu'il y a dans cette malle pour qu'elle soit si importante à vos yeux ?"

En guise de réponse, il n'eut droit qu'à une petite phrase, aussi laconique qu'évasive.

"Ce pour quoi je dois me rendre à Yuki no kuni"

Une chose de faite. Du côté d'Hokori, aucun changement, ni dans un sens, ni dans l'autre.

La nuit se mettait doucement à tomber. Bientôt la forêt qu'ils traversaient serait plongée dans l'obscurité...

"Ce pour quoi je dois me rendre à Yuki no kuni"

La réponse du vieux ne fut pas ce quoi à s'attendait Dokara, mais il savait très certainement qu'il aurait pu ne pas en obtenir, il ne renchérit donc pas sur la froideur du maitre d'armes. La lueur du soleil disparaissait alors qu'il continuait d'avancer peut être qu'il ferait mieux de s'arrêter mais le pénible voyage agacait le Chuunin. Alors qu'Hokori semblait enclin à toujours plus de prudence, Dokara le laissa dans sa paranoïa et puis ça lui éviterait de fouiller les environ bêtement. Se recroquevillement dans ses pensées pour réfléchir à la suite de la mission, l'Akane leur annonça finalement qu'ils ne s'arrêteraient pas.

"On continue... On ne s'arrêtera pas maintenant."

Puis il s'adressa à Makeri.

"Si vous êtes fatigué, prévenez-moi je vous porterai et pour ce qui est de manger, retenez votre estomac. En attendant, restons bien groupé si vous ne voulez pas perdre."

L'acuité visuel du médecin ne s'amoindrit alors que la lune s'élevait dans le ciel. Ses yeux perçant les moindres lueurs lui donnait une bonne vue sur le paysage. Les trois Kirien continuerait jusqu'à atteindre une clairière.

Hokori marchait, toujours au même rythme. Le même rythme qu’il avait entreprit de suivre depuis leur arrivé dans de curieux pays. La forêt se rétrécissait au fur et à mesure de leur progression. La pénombre prenait peu à peu le dessus sur les lueurs tapantes du soleil. Le ciel se noircissait de minute en minute. Un phénomène quotidien se produisait, un phénomène naturel. La nuit s’apprêtait à envahir de son noir mystérieux la stratosphère. La lune allait bientôt prendre la place qui lui est due. Au milieu du ciel, dans un croissant blanchâtre et apaisant. Le petit meigetsu se demandait quand, quand est-ce que les trois hommes s’accorderaient finalement une petite pause. Le gamin sourd, puis muet, ne pouvait prévenir ses collègues, ni même les entendre parler. Car ils parlaient, discutaient, leurs lèvres bougeaient. Mais la vitesse de leurs mots ne pouvait être comprit par le genin. Il demeurait silencieux s’efforçant de suivre la cadence tout en dissimulant se mal qui le rongeait. Les yeux du gamin restaient bloqué sur le costume d’apparat du médecin. Il s’efforçait de le garder dans sa ligne de mire, peur de se perdre, seul dans cette impressionnante forêt.

" Si nous nous arrêtons pas je serais obligé de rompre se genjutsu, faute de me perdre dans la nuit… "

Hokori préférait attendre, son ennemi allait se manifester. Enfin il l’espérait du moins.. et la il frapperait, frapperait fort.

Le voyage se poursuivait toujours aussi monotone. Apparemment, l'ennemi qui n'était peut-être qu'imaginaire aux yeux de certains n'en demeurait pas moins d'une prudence rare. Et nulle trace de lui. Si ce n'est les conséquences de ses actes sur les sens du Meigetsu qui ne saisit pas les paroles de l'Akane. Son abnégation à rester ainsi seul aux prises avec cette terrifiante machination était une preuve de courage admirable, à moins que ce ne soit rien d'autre qu'une preuve de stupidité absolue, allez savoir...

Les pieds avalant les kilomètres avec de plus en plus de lassitude alors que la nuit s'était imprimée d'une lueur blanche providencielle, il finirent par atterrir dans une petite clairière couverte de hautes herbes tendres. Dokara se retourna dans tous les sens pour observer le bois les entourant. A priori, personne ne les avait attaqué en plein jour ni pendant la première partie de la nuit, l'Akane décida donc d'arrêter la troupe alors que les ampoules tenaillaient ses orteils. Dissipant son chakra dans l'atmosphère, le Chuunin jugea prudent de s'armer d'aides de camp afin de pouvoir se coucher plus tôt le ventre rassasié. Jouant de son chakra pour former les nouveaux venus, il entrelaça ses doigts pour former un unique taô.

chevre

"Kage Bunshin no Jutsu"

Dix clônes firent leurs apparitions dans un pouf sonore avertissant leur arrivée et leur créateur donna ses inévitables ordres.

"Vous cinq allez nous chercher à manger."

"Vous deux vous allez chercher du bois pour allumer un feu."

"Et les trois derniers se sera massage de pieds pour Makeri, Hokori et moi même."

Allongé dans les herbes matelassées, Dokara se reposa tranquillement alors que ses pieds semblaient endoloris par la dureté du sol, mais bientôt se serait sûrement la température de la neige qui endormirait ses orteils.

Le petit meigetsu commençait lui aussi à se lasser de cette monotonie. Heureusement pour lui le dieu qui dirige ce monde par ses simples désirs eut la bienfaisance d’éteindre les flammes du soleil. La nuit était tombée sur le petit village, enfin sur le sentier interminable de la forêt. Les sandalettes devenaient dérangeante. Les pieds du garçon étaient rouges, rouges avec le frottement du cuire sur sa peau douce.
Alors que les soupirs intérieurs du genin s’accumulaient, le chunin prit la décision d’arrêter la progression des kiréenne ici. Le genjutsu devenait de plus en plus dénagrant.

Hokori profita de l’attention monopolisée sur l’akane pour s’isoler à quelque pas. Il manipula ses flux de chakra pour les concentrés en même point. Le garçon voulait rompre le lien que l’ennemi avait entretenu depuis un bon moment avec son cerveau. Ce lien de chakra devait être brisé, il avait trop longtemps pénalisé le jeune homme. Hokori du tao de la chèvre raviva son intérieur fourbe en énergie et le remonta comme un tsunami dans sa boîte crânienne. Le jeune homme poussa les petits mots qu’il manquait à tous ses efforts.

" Kai… !!! "

Le jeune prétentieux observait d’un regard hagard, absent, les œuvres du médecin. Ses clones s’agglutinèrent au travail. Il utilisait leur force pour monter le camp.. Il se demandait si son problème s’était extirper avec son mal de pied…

Le Kaï prononcé ne fut pas plus audible que le reste, et lorsque le chuunin donna des consignes à ses doubles, le jeune Meigetsu ne saisit aucun son. Sa malédiction n'était visiblement pas encore levée, quelle qu'elle soit. Un clone s'approcha de lui pour lui masser les pieds, comme requis par le toubib, mais Hokori n'en savait rien.

Makeri-sama envoya valser son clone masseur d'un geste de la main impératif. Apparemment, il n'avait aucune envie d'un quelconque massage. En revanche, il devait avoir sommeil, vu la façon dont il bailla à s'en décrocher la mâchoire. Et faim aussi, si l'on observait son regard impatient dirigé vers la destination des clones ravitailleurs.

Ceux-ci devaient revenir quelques minutes plus tard, chargés de bois et d'un petit lapin tout maigrelet, seule proie des environs. Comme si tous les autres animaux avaient fui les lieux...

Dokara se laissait aller aux soins de son clône alors que le maitre d'armes refusait cette offre. Quand celui qui devait masser Hokori le vit se concentrer et réaliser le taô de la chèvre, il s'aperçut qu'aucun son ne sortait de la bouche du Genin. Après avoir tenter de se libérer du Genjutsu, le clône s'approcha pour lui masser les pieds. Le petit Megeitsu se laissa aller mais le clône tenta silencieusement de le libérer de l'emprise de l'ennemi. Est-il encore présent ou son jutsu faisait-il encore effet ? Toutes ses questions trottaient dans la tête du faux Dokara aussi perspicace que le vrai. Continuant d'apaiser la voute plantaire du Genin, le clône libéra son chakra dans le corps de l'adolescent pour atteindre le cerveau. Le chakra de l'Akane se ressentant dans le corps du petit, il appliqua un doigt sur la bouche du Kirien afin qu'il ne 'exprime pas après s'être libéré. Une fois entrée dans le crâne de la victime, Dokara réduit la quantité de chakra puis forma discrétement le taô de chèvre et toucha les pieds du Genin en soufflant le nom de la technique.

chevre

"Kaï"

Ne prenant pas le temps de vérifier si sa technique avait fonctionné, le clône rejoint Dokara. Tous les Akanes avec les deux autres Kiriens réunient autour du feu léchant le petit lapin, ils gardèrent le silence tout en mangeant. Les deux shinobis et lemaitre d'armes dévorèrent la viande en quelques bouchées tandis que les clônes attendaient patiemment en surveillant les alentours. Après ce rapide festin, la fatigue commençait à alourdir leurs yeux et c'est là que Dokara se releva pour faire jouer de son affinité afin de se fabriquer une rapide et sûre demeure. Les Akanes s'écartèrent du feu pour laisser offrir un rayon de deux mètres. Effectuant chacun les mêmes gestes avec une synchronisation parfaite, ils apposèrent leurs mains sur le sol pour y injecter leur chakra. Les particules infiltrant aisément les minéraux, ils finirent par découper un pilonne chacun, puis un mur et finirent par former de nouvelle plaque plus lègère mais tout aussi solides. Resserant son chakra afin d'augmenter la rigidité de la terre et son unicité, ils finirent par former une unique suite de taôs tout en se concentrant sur la formation du batiment.

chevre

"Doton Koyadaichi : L'abri de terre."

Le sol se mit à trembler et les colonnes s'élevèrent du sol ensuite rejoint par les murs qui les scellèrent entre elles. Ensuite le toit se forma au-dessus de leurs têtes faisant tomber quelques miettes de terre qui laissèrent un trou au centre pour laisser un entrée d'air et une échappée pour la fumée. Sur le petit trou, un chapeau vint se souder pour protéger le foyer de la pluie tout en laissant l'oxygène entrer. Dokara encore à l'extèrieur s'approcha d'un des murs pour poser sa main. Usant de son chakra il enfonça le mur dans la terre pour entrer dans l'abri. Refermant ensuite son mur il s'enferma avec ses compagnons dans la hutte tandis que ses clônes disparurent à l'extèrieur.

"Il fera peut être un froid, mais nous serons à l'abri des intempéries et des prédateurs."

Dokara étendit une petite couverture et s'endormit en clin d'oeil car il resterait encore beaucoup de chemin à parcourir le lendemain.

Hokori médusé de sa propre tentative se laissa aller au massage de son collègue. Dokara avait finalement compris le mal qui rongeait son ami. Le chakra du médecin créa comme une vague d’apaisement dans le corps du garçon. Son chakra prit ensuite la source du genjutsu d'assaut. Le cerveau du genin se vit envahi d'une substance qui lui était inconnue. Puissante, vibrante, la vague bleuâtre de chakra s'accoutuma la boîte crânienne du gamin. La stratégie de l’akane fut vite comprise par son élève qui appréciait lentement les doux massages du clone. Ses pieds rustres par tant de kilomètre se détendait peu à peu. Ses muscles se déraidirent. S’il prétendait que l’emprise que l’ennemi avait sur le petit meigetsu perpétuait, peut-être se manifesterait-il pendant la nuit. Enfin encore faut-il être sur que ce contrôle soit bel et bien brisé. Les mains sur les oreilles, les coudes sur les genoux le jeune homme faisait abstraction de tous ce qui l’entourait. Il voulait faire croire à son ennemi que sa technique le hantait, l’obscurcissait au plus au point. Au point même de sombrer dans la folie. L’odeur du garenne cuisant au feu de bois lui fit lever le regard. Un des clones lui amena une patte cuite et le genin hocha la tête pour le remercier. Isoler dans son coin hokori préparait le moment de son futur duel. Son cerveau imaginait toutes sortes de plans, et d’autres, un film se créait. Mais encore fallait-il que tous ce passe comme il l'inventait. L’akane excellent dans le domaine de la terre, créa une modeste demeure pour la nuit de la petite troupe. Sans même un mot, un regard, les yeux océans du gamin se fermèrent et il plongea dans un sommeil altruiste. Enroulé dans une couverture il faisait abstraction de toute ses mésaventures.

Dormir en mission, voilà une drôle d'idée, le genre de décisions saugrenues qui se paient cash. Lorsque l'on se sait suivi, elle se révèle encore plus inexplicable. Ajouter à cela qu'on confond une diminution du son poussé à l'extrême avec un genjutsu, et voilà nos Kiréens dans de beaux draps.

Le lendemain au réveil, plus de Makeri-sama, plus de caisse, et une ouverture béante dans la maison de terre. Mais forcément, ils n'avaient rien entendu. Une mission fortement compromise en somme, s'ils ne corrigeaient pas immédiatement le tir. Le maître d'armes devait être furieux, il les avait pourtant prévenus du caractère particulièrement hostile des shinobis du son...

Dokara se réveilla en sursaut, le soleil éblouissant rayonnait dans la petite maison de terre. Faisant un tour d'horizon, il put s'apercevoir qu'Hokori était toujours présent mais que le maitre d'armes avait disparu. S'habillant rapidement, il sortit dehors mais n'aperçut pas le maitre d'armes au contraire les sons des oiseaux ne sonnaient plus à ses oreilles. Il était victime du même que le Genin précédemment. Concentrant rapidement son chakra pour l'introduire dans son cerveau il le relacha soudainement pour l'envahir en entier d'une puissante vague.

chevre

"Kaï !"

Se tournant vers Hokori il lui signifia son erreur ou plutôt s'énerva sur les kidnappeurs.

"Putain de Genjutsu! Ils vont voir ses shinobis d'Oto, je vais leur faire sonner les cloches."

"Ils vont voir cela on va les rattraper fissa et leur mettre une décullotée. Rien n'est jamais perdu."

Malaxant son chakra avec application, il le répandit dans l'air pour ensuite découper les formes voulues avec une vitesse incroyable. Ce jutsu polyvalant restait l'arme la plus utiliséée par l'Akane et en quelques secondes, il put s'entourer d'une petite armée.

chevre

"Kage Bunshin no Jutsu"

Trente clônes rejoignirent leur créateur dans un pouf fumant manquant de discrétion. Puis les ordres survirent aussi impératifs que vitales pour la réussite de la mission. A croire qu'une simple escorte n'était pas de tout repos.

"Mettez-vous par équipe de trois et partez dans chaque direction et plein pot, je vous que vous me retrouviez ce foutu maitre d'armes et ces voleurs de vieux. Si vous les atteigniez tenter de les retenir un maximum de temps, nous arriverons au plus vite."

Les équipes se formèrent rapidement puis une concentration commune vint les envahir. Le chakra se répandant dans leur jambe vint gagner leur mollet, quadriceps et articulations. Le Shunshin activé, ils partirent en clin d'oeil dans toutes les directions et toujours en groupe; un en tête et les deux autres observant latéralement. Puis Dokara s'avança vers Hokori.

"Bon allez cherchons des pistes dans un rayon de cent mètres."

Se mettant à fouiller des yeux le moindre détail, Dokara cherchait dans les arbres, sur les branches, un groupe de feuilles ayant chuté simultanément, une trace du maitre d'armes sur le sol, une marque de sa canne, tous ce qui pouvait l'amener à une fuite rapide.

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