[Mission D : Le filon de l'eau]

Aseï était en haut de la butte qui surplombait la côte et le Village Portuaire.

*Enfin je suis arrivé à destination, enfin...*

Même s'il ne faisait que débuter sa mission, Aseï avait l'impression d'avoir
effectué bien du chemin depuis qu'il était parti du village de Kiri.

Tout avait commencé au village de Kiri, dans le bureau du Senseï Akane.
Celui-ci lui avait fait part des inquiétudes des shinobis concernant les
problèmes d'un petit village portuaire. L'eau se faisait de plus en plus rare
et les expéditions envoyées n'étaient pas revenues. Le Genin avait été touché qu'on ait pensé à lui pour cette mission et tout à la fois terrifié par toutes les responsabilités qui lui incombaient désormais.

"C'est une mission en solitaire"

Le senseï avait beaucoup insisté sur ce point. Il fallait l'effectuer de manière irréprochable, or Aseï aimait la perfection.
De retour à son appartement, il fit ses valises. Il prit essentiellement
de quoi l'aider dans une mission d'investigation : quelques ustensiles
de cuisine et pour faire du feu, un hameçon et du fil de pêche, et deux
ou trois autres bricoles, ainsi que son équipement de ninja bien
évidemment. De plus il prit une carte de la région et la mémorisa du
mieux qu'il put avant de la fourrer dans son sac.

*Je crois que je suis fin prêt...*

Aseï descendit les marches et croisa Matsuo, le propriétaire et gérant de
l'immeuble, un homme bon et bienveillant. Dans son regard on pouvait
lire une lucidité des plus effrayantes : lui qui était amène et bon
voisin au quotidien, cet homme âgé et plein de bons sentiments inclina
la tête silencieusement et dit trés sobrement :

"C'est un honneur de cotoyer et de soutenir les shinobis de Kiri"

Il avait bien vu la détermination du Genin et avait compris qu'il partait
en mission. Ce genre d'individu ne se trouvait que dans les villages de
shinobis, habitués au rythme infernal des ninjas.
Aseï marcha tranquillement jusqu'aux portes du Village caché du Brouillard et ne se retourna qu'après les avoir passées.

*Je reviendrai après avoir effectué ma mission ou je ne reviendrai pas...*

Aseï marchait depuis un certain temps. Comme il l'avait pensé, il devrait
d'abord traverser une partie de la grande île de Kiri avant de
s'embarquer en destination d'une des petites îles de l'archipel kiréen.
Son esprit ainsi embarqué dans de multiples hypothèses, il traversait à
vive allure les bois brumeux qui composaient le paysage au sud du
Village de Kiri. Sauter d'arbre en arbre devenait une véritable
habitude pour les ninjas rompus à l'exercice. Ceux-ci pouvaient alors
faire nombre d'autres choses, comme monter un plan d'action.

*Je vais agir en trois phases : premièrement atteindre le village portuaire
incognito. Deuxièmement trouver un indicateur ou me procurer des
informations de première fraîcheur sans me faire connaître.
Troisièmement me rendre à la source du village ou intégrer une nouvelle
expédition pour tenter de comprendre ce qui peut bien arriver à ces
villageois*

Pour Aseï, il était évident que si ces expéditions avaient échoué soit la route qui menait à la source était étroitement surveillée, soit il y avait des taupes dans le village, d'où le soucis de prudence et de discrétion. De plus, le fait que ces expeditions ne soient pas revenues signifiait deux choses : soit la
source était l'origine de tous ces agissements mystérieux et quelqu'un
cherchait à cacher ce qu'il y faisait, soit le village était ciblé et
par là même toute son économie.

*Sans eau, la civilisation est appelée à disparaître*

Le soir, Aseï s'installa dans une cavité naturelle et partit pêcher. Il
avait conservé la pratique depuis son enfance dans le village de
pêcheur et il était fier de pouvoir appliquer les techniques
traditionnelles que lui avait enseignés son père.

*D'ailleurs cela fait longtemps maintenant que je ne l'ai point vu...*

Ayant taillé trois cannes de bonne taille avec ses kunaïs, il s'installa au
dessus d'un petit étang et attendit que les poissons mordent. Le secret
résidait dans son nindô.

*Toute chose est à méditer, emportement et force brute ne sont que le reflet de la peur*

En l'occurrence un bon pêcheur ne devait pas tenter d'attraper sa
nourriture en craignant de ne point avoir à manger le soir même. Au
contraire, c'est avec patience et analyse qu'il devait ferrer le bon
poisson, sans penser à son estomac. Trois fois Aseï changea
silencieusement de position avant de trouver le coin poissonneux. C'est
avec une bonne truite qu'il avait vidé avec son kunaï qu'il revint au
campement pour la vider et la faire cuire. Nettoyant methodiquement son
arme tandis qu'il mangeait, Aseï convint que le déguisement de pêcheur
serait tout adapté pour s'introduire dans le village.
Mi-endormi, mi-éveillé, il passa la nuit à l'affut de bruits suspects en somnolant pour pouvoir être à même d'affronter la journée du lendemain.

Lorsque le soleil fut à son zénith, le Genin huma enfin l'air marin chargé de
sel. Il retrouva avec joie les sensations de son enfance mais n'en
oublia pas pour autant sa mission. Il raccourcit ses manches, frotta
son visage avec un peu de terre, simplifia son paquetage en rangeant
ses armes dans son sac et en ne conservant que le strict nécessaire, un
kunaï. Par contre il prit soin bien mettre en valeur ses cannes
fraichement taillées et deux poissons qu'il avait attrapé tôt le matin
même. Dans le port, il trouva rapidement un bateau qui acceptait de le
conduire dans le village en question contre le fruit de ses efforts
matinaux.

"V'là d'biens belles carpes dites moi!" dit le bateleur.

"Vous être sûr, ça ne vous dérange pas que je vous paye en poisson?"

"Ah mon gars, z'êtes pas de chez nous, ça se voit! Ici tout le monde me
paye en poisson, c'est qu'on est dans un port de pêche avant tout!"

Aseï se mordit la lèvre de son erreur et promit qu'on ne l'y reprendrait plus.

*Enfin je suis arrivé à destination, enfin...*

En se remémorant les deux jours passés, le Genin descendit la buttre en
direction du petit village de pêcheur. Le bateleur l'avait laissé dans
une crique non loin de là sans poser de question.
C'est aux environs de six heures qu'il atteignit enfin le village désigné par le
senseï Akane. Il ne perdit pas son temps et se rendit immédiatement
dans l'auberge du village. En bon pêcheur, Aseï savait que les marins
allaient s'y détendre le soir avant de rejoindre leurs pénates après
quelques jours en mer. C'était un endroit bruyant, parfait pour
apprendre ce que l'on cherche en tout discrétion.

A peine entré, Aseï se faufila jusqu'au comptoir.

"Holà aubergiste, je suis mort de soif! Servez m'en un et dites moi ce que je
peux trouver d'interessant dans le coin pour m'occuper les mains!"

Si sa question était toute anodine, il savait qu'il finirait par toucher au noeud du problème.

Dokara arriva juste avant qu'Aseï passe les portes de Kiri. Le soleil venait juste d'élever ses premiers rayons que les shinobis et les villageois s'affairaient déjà à leurs taches respectives. Départ à l'entrainement ou cours à l'académie pour les ninjas et travaux des champs et ouverture des boutiques pour les habitants, deux routines bien différentes, mais aujourd'hui cela changeait pour le petit Yukou à qui personne de prêtait grande attention. L'Akane rejoind à toute vitesse son élève, prenant garde à ne pas faire heurter ses poches.

"Yop ! Je t'ai envoyé en mission, mais j'ai oublié de te donner quelques trucs. Tiens prends ses trois fioles, elles te seront réparatrices mais ne te rendront pas immortel alors n'oublie pas tout ce que tu as vu à l'entrainement. Prends tes gantelets, ton entrainement continuera même en mission. Allez bonne chance."

Les deux shinobis se quittèrent, Aseï partit vers le port alors que Dokara allait continuer l'entrainement des Genins dans les marais.

________________________________

Le petit Genin sous l'apparence d'un pêcheur dont l'odeur avait aussi été adapté avec la puanteur du poisson entra dans l'auberge. Cette grande pièce à demi-pleine ne semblait pas être un commerce très fructueux. Le village peuplé d'une cinquantaine d'habitants vivant de la pêche n'accueillait que très rarement des bateaux à leur quai ce qui ne rendait pas la vie très varié.

"Holà aubergiste, je suis mort de soif! Servez m'en un et dites moi ce que je
peux trouver d'interessant dans le coin pour m'occuper les mains!"

"Vous êtes trop jeune pour boire de l'alcool et nous n'avons plus une goutte d'eau enfin je n'en sers plus ici et puis de toute façon c'est un coup à rouiller de l'intérieur."

"Ce qu'il y a d'intéressant dans le coin !? Rien, mais si vous voulez vous occupez les mains, vous pouvez essayer de nous amener de l'eau potable du continent."

"Nos fontaines sont asséches et il est impossible de savoir ce qu'il y a à la source, personne n'est revenu. Alors un jeune petit pêcheur comme vous n'a rien à gagner ici."

La langue déliée de l'aubergiste laissait comprendre qu'il ne voyait souvent que les mêmes têtes rosées par le teint viticole.

"Vous êtes trop jeune pour
boire de l'alcool et nous n'avons plus une goutte d'eau enfin je n'en
sers plus ici et puis de toute façon c'est un coup à rouiller de
l'intérieur."

"Ce qu'il y a d'intéressant dans le coin !? Rien,
mais si vous voulez vous occupez les mains, vous pouvez essayer de nous
amener de l'eau potable du continent."

"Nos fontaines sont
asséches et il est impossible de savoir ce qu'il y a à la source,
personne n'est revenu. Alors un jeune petit pêcheur comme vous n'a rien
à gagner ici."

Aseï observa l'homme au teint rougeaud et pourtant qui semblait fatigué et amaigri. Il ne devait pas aimer parler et préférait conserver sa salive pour des choses plus intéressantes. Hormis ces informations, Aseï nota qu'il était allé droit au but car rien d'autre ne semblait l'intéresser. Il ne serait pas choqué outre-mesure si Aseï continuait sur le même sujet.

"Dites moi, vous m'avez l'air passablement fatigué... Je compatis, je serai dans le même état si le puit de mon village était à sec. Vous m'avez l'air sympathique, j'aimerai sincérement aller voir à cette source."

Aseï écouta patiemment les conseils, critiques voire les remarques choquées de l'aubergiste et dit :

"Ecoutez c'est tout décidé, je vais aller droit au but : je suis venu ici pour tenter de ramener l'eau et me faire quelque argent en espérant une récompense. Dites moi où je pourrai trouver les responsables d'une nouvelle expédition ou tout simplement où se trouvent les sources? Je pense que vous agiriez dans votre intérêt, ce genre de commerce ne tient pas longtemps lorsque l'on manque de boisson..."

Aseï le laissa mijoter avec un petit sourire et porta le coup de grâce. Il sorti sa petite outre et bu une gorgée avant d'en proposer à l'aubergiste en signe d'amitié... avec un petit zeste d'effronterie.

L'aubergiste écoutait ce petit pêcheur naïf et sans aucun but précis qui voulait se montrer aussi honorable que les samouraïs. Ne s'interessant guère à cet étranger venu racontait ses aneries, il répondit succintement aux questions du jeune homme.

"Dites moi, vous m'avez l'air passablement fatigué... Je compatis, je serai dans le même état si le puit de mon village était à sec. Vous m'avez l'air sympathique, j'aimerai sincérement aller voir à cette source."

"Si vous voulez mourir c'est votre choix... De toute façon je ne mourrai pas de soif, j'ai suffisamment de rhum en réserve. Entre mourir de soif ou écraser au fond d'une falaise, je préfère me retourner sur mon tord boyaux."

"Ecoutez c'est tout décidé, je vais aller droit au but : je suis venu ici pour tenter de ramener l'eau et me faire quelque argent en espérant une récompense. Dites moi où je pourrai trouver les responsables d'une nouvelle expédition ou tout simplement où se trouvent les sources? Je pense que vous agiriez dans votre intérêt, ce genre de commerce ne tient pas longtemps lorsque l'on manque de boisson..."

"Une récompense ? Nous sommes tous pauvres ! Et mon commerce marche très bien sans eau, elle ne sert qu'à laver mon comptoir... Mais si vous avait vraiment envie de mourir aller à la maison au centre du village, il sauront surement vous dire ceux qui veulent mourir."

"Une récompense ? Nous
sommes tous pauvres ! Et mon commerce marche très bien sans eau, elle
ne sert qu'à laver mon comptoir... Mais si vous avait vraiment envie de
mourir aller à la maison au centre du village, il sauront surement vous
dire ceux qui veulent mourir."Si Aseï n'avait pas eu l'information qu'il voulait, il était au moins sur la bonne piste.

"Eh bien merci l'ami, je ne rechignerai pas à repasser lorsque les affaires seront un peu meilleures!"

Le Genin salua et sortit de l'auberge.

*Ils ont tous l'air d'être à cran ici... La situation dure depuis trop longtemps. Il est temps d'y mettre un terme d'une manière ou d'une autre*

Le Genin se dirigea vers la maison au centre du village et se présenta comme un candidat éventuel pour aller voir ce qui se passait au niveau des sources d'eau potable.

Aseï entra dans une grande maison où se tenaient une quinzaine d'hommes. Trois petits vieux restaient à l'écart n'émettant aucun son alors que le reste de la bruyante assemblée ne cessait de se disputer. Aussi à l'écart trois adolescents restaient patiemment à attendre un verdict. Dans les trois jeunes, l'un paraissait aussi fort qu'un adulte si ce n'est plus, une véritable force de la nature, alors que le second était d'une même gabarit qu'Aseï, le troisième lui était plutôt maigre. Les hommes se disputant ne réagirent même pas à l'entrée d'un nouveau venu tandis que les autres tournèrent leur regard pour observer le pêcheur.

Aseï entra dans ce qui semblait être un conseil du village. Il comprit assez aisément que les trois personnes à l'écart devaient être des sages ou du moins ceux qui prenaient les initiatives en temps normal. Mais à situation exceptionnelle comportements différents : les jeunes semblaient s'échauffer sur la question de la prochaine expedition, du moins si Aseï avait bien jugé la situation.

Profitant de la dispute, Aseï dit trés doucement à l'attention des 3 vieils hommes, mais aussi de l'assemblée qui l'observait à présent, se détournant des 3 jeunes :

"Bien le bonjour... Je viens offrir mes services pour vous aider lors de ces temps difficiles. J'aimerai intégrer votre prochaine expédition!"

Aseï espérait que son sourire encourageant et que son ton dynamique parviendraient à convaincre l'assemblée villageoise plutôt que de les faire se méfier de lui.

Lorsque le jeune pêcheur les salua l'assemblée se tourna vers lui. La surprise fut totale pour tous les membres, mais l'un des adultes s'avança pour lui répondre avec dédain.

"Bien le bonjour... Je viens offrir mes services pour vous aider lors de ces temps difficiles. J'aimerai intégrer votre prochaine expédition!"

"Qui êtes-vous ? Nous n'avons pas besoin de pêcheur, il y en a suffisamment."

Puis un second personnage prit la parole.

"Nous avons besoin d'un sourcier expérimenté, pas d'un pauvre petit pêcheur."

Un troisième homme reprit la conversation.

"Ce n'est pas avec une canne à pêche que l'eau reviendra au village, sinon nous en aurions déjà."

Alors que les voix se haussèrent pour reprendre en disputes incessantes, un des vieux frappa deux fois sur le sol pour faire régner le silence. Il prit ensuite la parole faisant parler la sagesse des anciens écoutait de tous.

"Laissez-le se présenter et nous dire ce qu'il a à nous offrir."

Les regards tournaient vers Aseï attendaient une réponse.

Dès qu'Aseï se fut présenté les critiques fusèrent. Selon le Genin, tous ces villageois étaient à bout, il ne s'offusqua donc pas de leur réaction. Mais les critiques ne s'arrêtèrent pas au simple non. Ils ne pensaient pas qu'Aseï puisse leur être utile, il allait donc devoir prouver le contraire.

Manifestement, le Genin avait bien fait de prononcer son petit discours d'entrée face aux trois sages, car ils représentaient l'autorité dans cette assemblée.

"Laissez-le se présenter et nous dire ce qu'il a à nous offrir."

Aseï inclina respectueusement la tête. Il lui fallait leur convaincre qu'il avait quelque chose à leur apporter. Or Aseï avait sa petite idée qui commençait à cheminer et il ne se ferait pas prier pour l'appliquer.

"Messieurs, messieurs calmez vous je vous prie..."

Aseï attrapa son outre encore pleine et la jetta au milieu de la pièce.

"Messieurs je suis pêcheur effectivement et c'est précisément pour cela que je peux vous aider. Je proviens de l'île principale de l'archipel de Kiri et je suis pêcheur en eau douce de mon état. Il y a quelques années un problème similaire s'est posé dans mon village, or sans eau douce notre activité vivrière se révélait inutile. Nous avons fait appel à un sourcier et il m'a enseigné quelques trucs alors que nous cherchions la cause des maux de mon village. Depuis je vagabonde, mais je cherche à me rendre utile à votre village qui me semble bien sympathique. Pour preuve de ma bonne volonté je vous donne toute l'eau que je possède, ni plus ni moins"

Aseï inclina de nouveau la tête face aux sages et attendit patiemment qu'on lui réponde. Sa petite histoire n'était pas sensée convaincre, il fallait juste qu'ils l'intègrent à l'équipée sans qu'il révèle sa condition de ninja. Dans cette situation inconnue, seul l'effet de surprise qu'il pourrait lui-même détenir lui permettrait de se sortir des embuches. De plus il n'avait pas totalement menti : avec son affinité Suiton il saurait sûrement ressentir la présence de l'eau et donc aider durant l'expedition. Il ne manquait plus que l'accord des partis en présence, mais le Genin sentait de plus en plus que la vraie décision n'appartenait qu'aux trois sages du village.

Les gens attendant la réponse d'Aseï furent surpris qu'il balance son outre d'eau en plein milieu de l'assemblée. Un geste méprisant qui laissait entendre à l'assemblée qu'il jetait ce liquide précieux comme de vulgaires morceaux de viande à une bande de chiens affamés. Les hommes s'empourprirent au quart de tour pour s'avancer vers le pêcheur avec un air menaçant.

"Nous n'avons pas besoin de votre pitié ! Un vieux vagabond ne nous aiderait qu'à vider nos réserves plus rapidement. Alors maintenant dégagez nous n'avons pas besoin d'un oisif à l'état pur."

Les menaces des villageois semblaient montrer qu'il n'avait nullement besoin d'un manant ne sachant même pas se défendre alors que le peuple mourrait de soif ou que certains ne revenaient pas des expéditions.

"Nous n'avons pas besoin de
votre pitié ! Un vieux vagabond ne nous aiderait qu'à vider nos
réserves plus rapidement. Alors maintenant dégagez nous n'avons pas
besoin d'un oisif à l'état pur."

Aseï fronça les sourcils : il ne parvenait plus à analyser les réactions des villageois. Il pensait les impressionner avec son baratin et son outre pleine d'eau, mais apparement ces villageois avaient beaucoup trop de fierté pour une situation de faiblesse extrême.

*En tant qu'ancien pêcheur, je me serai volontier abaissé à faire confiance à un invidu plutôt sûr de lui si l'avenir du village ne tenait qu'à un fil... Je vais insister, ils ont grandement besoin d'aide et je dois conserver cette couverture, ne serait-ce que pour conserver l'effet de surprise face à un adversaire inattendu...*

Aseï gardait le silence tandis que l'assemblée semblait se calmer. Il alla humblement chercher son outre et se tourna vers les trois sages. Mettant un genou à terre, il ploya l'échine et tendit son outre droit devant lui.

"Je crois que mon geste a été mal interprété, je ne voulais pas vous froisser. Je croyais pouvoir acquérir facilement votre confiance croyant votre village dans une faiblesse extrême. Mais je m'aperçois que vous avez gardé tout votre honneur. C'est pourquoi je réitère mon obligeance à votre égard en vous faisant don de mon eau, seule richesse que je possède en vérité dans ce village. Dussais-je prouver mes talents de chercheur d'eau, je peux jurer sur l'honneur des miens que je ne cherche qu'à me rendre utile."

Aseï garda sa posture de soumission espérant que les anciens sauraient voir un geste d'humilité dans son attitude. Le ninja avait décidé de jouer l'humilité. Il ne pouvait pas se permettre de jouer les spécialistes en qualité de vagabond. Tant qu'il ne révélerait pas son identité, il devait rester humble et ne pas froisser la dignité des villageois.

Les anciens le regardèrent avec une petite perception de haine derrière leur regard qui montrait une grande fierté. Parlant avec la sagesse et le calme d'un sage, un des vieux receptionna l'outre d'eau s'en montrait aucune émotion mais simplement en inclinant la tête pour simple remerciement. Ayant pris l'outre, il en versa quelques gouttes sur le sol de bois. Déversant le liquide en le regardant couler avec envie, il le contempla avec beaucoup d'attention comme pour déceler un poison. Le contenu du récipient n'ayant l'air de préserver qu'un liquide d'une transparence inouïe, il remit rapidement le bouchon pour ne pas en perdre une goutte de plus. Sur ses acquis, un autre vieux prit la parole.

"Merci beaucoup elle sera pour les enfants."

Quelques paroles mûrement réfléchit de la bouche de l'ancien jaillir finalement de sa bouche.

"Votre foi parait solide, mais votre corps tiendra-t-il ? Beaucoup ne sont pas revenu... Tenait vous toujours à y aller ?"

Les vieux de leur grande sagesse ne tenait pas à envoyer un simple pêcheur à la mort et tenter de le convaincre de rebrousser chemin, ils se débrouilleraient de leur village sans causer la perte des autres.

Lorsque le sage attrapa sa gourde, Aseï sut qu'il avait une toute petite chance de réussir à les convaincre de l'emmener.

"Merci beaucoup elle sera pour les enfants."

*Ils ne sont pas encore sûr, ils vont encore me tester...*

"Votre foi parait solide, mais votre corps tiendra-t-il ? Beaucoup ne sont pas revenu... Tenait vous toujours à y aller ?"

Aseï ne releva pas la tête et la garda baissée pour ne pas crier victoire trop vite. Mais il sentait qu'il avait touché ce vieil homme et il comptait faire preuve d'une certaine honnêteté avec lui. De plus, il avait remarqué une altercation avant son arrivée et espérait bien que l'attention se détournerait progressivement de lui pour revenir sur les trois hommes qui étaient en désaccord initialement.

"Vous tous, écoutez moi. Je serais assez solide pour toutes les épreuves que nous traverserons, croyez-moi, et je tiens sincérement à vous aider. Je veux toujours y aller, avec votre bénédiction bien entendu. Je sens que votre groupe est tendu, aussi ne voudrais-je pas le diviser en ces temps difficibles vénérables anciens"

Aelith ne leva pas la tête pour voir les dernières délibérations, esperant avoir enfin vaincu la méfiance de ces villageois et pouvoir intégrer la prochaine expedition.

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