[Habitation] La chambre de Kaori.

La première journée d'entraînement de Kaori était terminée. Bilan : trois techniques maîtrisées, et une quatrième en bonne voie de l'être... Seul point négatif : les réserves de chakra de Kaori avaient atteint leur limite. Moralité, Kaori avait une envie irrépréssible de dormir...

Le garçon s'était dirigé vers le Sud de Kiri ainsi que son senseï lui avait indiqué et s'était mis à la recherche de sa nouvelle demeure... Il reposa les yeux sur le papier que lui avait confié son senseï. Rue des coquelicots... En avaient-ils au moins déjà vu des coquelicots ? Dans le coin, ça devait pas être évident à trouver... Alors que le garçon continuait à marcher, son regard fut attiré par une peinture murale... Ou bien c'était de l'abstrait, ou c'était une fleur super mal faite... En fait, il penchait plutôt sur la deuxième solution... Il venait de trouver la rue des coquelicots (bien que ceux-ci aient été peints en bleu... ce qui semblait confirmer le soupçon qu'avait Kaori qu'ils n'avaient jamais vu de coquelicots...).

Maintenant, ça allait être facile à trouver. Et en effet, après quelques minutes, Kaori finit par tomber sur un ancien hôtel qui paraissait assez délabré... Si Kusano lui avait trouvé un squat, il allait s'énérver... Mais ses craintes furent vite dissipées lorsqu'il entra. Loin d'être un palace, la vieille auberge avait néanmoins un certain cachet, et l'état de propreté était impressionant... A l'accueil, un vieil homme était endormi. Kaori se déplaça délicatement vers lui et commença à lui parler doucement :

Monsieur... monsieur, réveillez-vous...

L'homme ne broncha pas, et Kaori s'apprêtait à réessayer lorsqu'une voix se fit entendre venant de sa droite.

Quand il dort, on ne peut pas le réveiller... Un vrai loire...

Une vieille femme se tenait dans l'encadrement d'une porte qui, d'après ce que pouvait voir Kaori, menait à la cuisine. Elle continua :

C'est mon mari. Mais pourquoi êtes-vous là ? Ah mais suis-je bête, vous devez être l'élève de Kusano.

Le garçon acquiesca poliment en souriant.

Votre chambre est au premier étage, je vais vous y emmener.

La vieille fit preuve d'une rapidité qui impressiona Kaori qui doutait de pouvoir égaler celle-ci, même au meilleur de sa forme... Cela n'aurait pas étonné Kaori que la propriétaire ait été shinobi... Lorsque les deux furent devant la porte, la femme tendit deux clés à l'ersatz de déserteur.

La première ouvre la porte de l'auberge, et la deuxième, celle de votre chambre. Le ménage sera fait...

Je... j'apprécierai que vous ne fassiez pas le ménage dans ma chambre.

Kaori plongea ses yeux dans ceux de la vieille femme. Il n'avait pas remarqué leur couleur rouge jusqu'à présent. C'était un dôjutsu, sans aucun doute possible. Toutefois, il ne savait pas vraiment lequel... Devant son air interrogateur, la vieille femme ne releva même pas mais elle demanda :

Et pourquoi ça jeune homme ?

Eh bien... vous et moi n'avons probablement pas la même notion de ce qui est sale...

Très bien... après tout, ça me fait du travail en moins...

La vieille femme n'avait pas montré l'envie d'en savoir plus, et Kaori lui en était reconnaissant. Il n'avait pas envie de quelqu'un qui s'évertue à tuer le moindre insecte qu'elle voit... Une fois qu'il eût les clés en main, la femme redescendit en souhaitant bonne nuit au garçon qui lui rendit cette politesse.

Puis il entra...

La chambre était assez grande... Plus qu'il ne l'imaginait. C'était même presque un appartement. Une cuisine assez petite, une chambre, une salle de bains et une salle... juste une salle vide... Ce serait à Kaori de décider quoi en faire...

La cuisine était minimaliste, mais on y trouvait tout ce qui était indispensable, et après tout, Kaori vivait seul... Point positif, de plus, c'était que tous les accessoires étaient déjà présents. Couteaux, fourchettes, poêles...

Ensuite, il y avait la salle de bains. Chose curieuse, cette salle était aussi grande que la chambre. Il y avait là une baignoire assez grande et des toilettes... normaux... des toilettes quoi...

Enfin, il y avait la chambre. Assez grande, il y avait là un lit deux places, une armoire et une table de chevet. Par curiosité, Kaori ouvrit le tiroir de la table de chevet et découvrit un petit dispositif qui, apparemment, était relié à l'accueil de l'auberge... C'était le grand luxe... Dans l'armoire, il y avait des vêtements exactement dans le style de Kaori... Comment ils s'étaient retrouvés là, il n'en savait rien, mais c'était assez impressionnant. Pour terminer, il y avait une porte fenêtre qui donnait sur un balcon, lui-même donnant sur une cour intérieure... Il irait voir demain...

Kaori s'allongea sur le lit, et ne prit même pas la peine de se mettre sous les draps. Il s'endormit presque aussitôt. La journée de demain promettait d'être géniale...

Pourquoi trois coups? Comme ça, par reflèxe. Apèrs tout, rien n'avait jamais empêché personne de frapper deux ou quatre coups à une porte, mais non... Kusano s'était senti obligé de frapper ni plus ni moins que trois fois. Après reflèxion, ça lui parut tout à fait absurde.
Juste pour défier cette règle inutile, il frappa encore une fois, environ 5 secondes après le troisième.

*Je pense à de ces choses inutiles, parfois... C'un truc de fou.*

Il fut tiré de ses pensées quelque peu anti-philosophiques quand la poignée de fer s'actionna devant lui.
La réaction rapide de la personne qui se trouvait de l'autre côté de la porte confirmait ses calculs, qui prenaient en compte le fait que Kaori n'était pas un gros dormeur.
Enfin... à un détail près. Ce ne fut pas un jeune homme qui lui ouvrit, mais une jeune femme aux cheuveux mauve clair, qui lui demanda avec douceur:

Je peux vous aider?

Zut alors, c'était trop bête... il s'était trompé de porte! Il pouvait appercevoir celle de son élève, qui se trouvait quelque mètres plus loin vers la droite. Pour le coup, c'était lui qui n'avait pas bien dormi...

Non, ça ira... Désolé! Ajouta-t-il en se grattant la nuque. Il fit quelques pas chassés, et se retrouva devant le bon numéro.

Pourquoi trois coups? Comme ça pour le fun...

*Oh, et pis zut!!! Pas la tête à ça, moi.*

La porte s'ouvrit encore, presque plus rapidement que la première. Là, il n'y avait pas de doute: c'était bien Kaori. A moins d'un perfide genjutsu ou de l'absorbtion de quelque herbe à effet hallucinogène de sa part, bien entendu...

Yo, mini-Kao. Ta barraque te plaît?
J'ai de la marchandise.

En effet, il en avait plein les bras. Un sac en kraft était comprimé entre son coude et sa poitrine, et il tenait un petit goblet dans chaque main.
Il s'avança dans la chambre, posa son sachet sur la table de nuit, lui tendit un verre de thé à la menthe, et commença à boire le sien, s'asseyant sur le lit.

A la tienne.

Fidèle à lui-même, sans complèxes mais toujours avec la légerté qui lui était propre, Kusano s'incrustait comme pas permis.

T'as des croissants qui sortent droit du four du boulanger, tu n'as qu'à te servir. Sinon, je sais pas si t'es fan de thé... mais si tu en as horreur, ben c'est pareil.
Et encore une chose...

Il fourra la main dans la poche de sa chemise rouge et en sortit une petite boîte en plastique, à l'intérieur de laquelle rampait une petite créature pas plus grande qu'un poil, et de couleur blanchâtre.

Elle a sûrement un tas de choses à te raconter.

Une pointe d'ironoie était perceptible dans ses paroles.
Il posa délicatement la boîte contenant la larve de guêpe sur la table de chevet, puis se releva, se baldant un peu partout dans la chambre, comme pour re-vérifier que le choix d'appartement qu'il lui avait fait n'était pas trop mauvais.

Je t'ai déniché quelque chose avec un bon rapport qualité-prix. Pas tous les jours que je paie une chambre à mes élèves, moi...
J'ai aussi ajouté quelques habits dans ton armoire, je me suis inspiré de ceux que tu portais à l'entraînement pour le style.

La salle vide du pseudo-appart semblait propice à son projet de finiolage du Kinobori, une fois le petit-dèj terminé. C'était elle qui était le plus au bord de la chambre, et son mur droit faisait office de barrière avec la chambre d'à côté, dont il avait malgré lui dérangé la propriétaire.

Bon, j'ignore si tu t'es entraîné ou si tu t'es écroulé directement sur ton plumard en arruvant, mais sache que le cours reprend dés que tu es prêt. Je voulais aller voir si tu te sentais bien dans ton nouveau chez-toi, mais maintenant qu'on est ici, ça serait bête de repartir à l'Académie. D'autant plus qu'on a une magnifique salle toute vide, qui ne demande qu'à ce qu'on marche sur ses murs...

Il but une dernière gorgée de thé, broya son goblet de sa main droite -ce qui provoqua un un crunch sonore- et reprit.

Maintenant que tu as reprit tes forces, le but de ton éxercice est simplement de...

Il fit un bond, commençant ce qui semblait être un front flip. Mais sa figure s'arrêta net quand ses getas touchèrent d'un coup sec le plafond, et se collèrent à lui comme par magie. Il était de nouveau accroché par les pieds la tête en bas, exactement comme la veille.

... me rejoindre.
Il faudra que tu t'y prennes en essayant de ne pas défoncer la peinture blanche de la salle, mais surtout...

Il ne put malheureusement pas finir sa phrase à temps.

[J'ai fini mon post! XD Je te laisse me surprendre. =>MP]

Lorsque Kaori ouvrit la porte à son senseï, il était pleinement réveillé, ce qui ne sembla pas surprendre Kusano qui avait du deviner ses habitudes assez rapidement... Il aurait laissé entrer le chuunin si celui-ci lui avait seulement laissé le choix... C'était ce que l'on appelait de l'incruste... Mais bon, aussi vrai que Kusano ne s'était pas étonné de voir Kaori reveillé de si bonne heure, ce dernier ne s'étonnait pas vraiment plus de le voir prendre ses aises...

De plus, son prof n'était pas venu les mains vides, et le thé, comme les croissants, furent les bienvenus et finirent prestement dans l'estomac de Kaori. Le plus intéressant fut probablement le moment où il retrouva la larve de guèpe qu'il avait quitté la veille dans la salle 19... Il ne fallut guère longtemps au garçon pour prendre connaissance des informations utiles. Ainsi, le nouvel arrivant n'était pas encore au même stade que lui, mais ses connaissances étaient bonnes, et il avait l'air plutôt sympathique. Kaori se promit d'être plus détendu lors de leur prochaine rencontre. Après tout, c'était peut-être une belle amitié qui débuterait... Mais pour l'heure, il n'était pas question de lien social, mais plutôt d'entraînement...

Il écouta à moitié le discours du jeune homme, guère plus agé que lui... En fait, son professeur l'avait sous-estimé finalement... Il pensait sérieusement que Kaori avait pu ne pas réfléchir à la réalisation du jutsu ? Cela faisait plus de cinq heures qu'il était éveillé et qu'il passait en revue son exercice de la veille, ses connaissances sur le chakra, et celles sur ce jutsu. Il était maintenant persuadé de pouvoir le réussir sans étape préliminaire, et lorsque le prof entama son petit exemple, il eût la surprise de voir son élève se lever et se diriger tout droit vers le mur.

Le Kinobori. La veille, il avait usé d'un chakra adhésif de par le vide d'air qu'il provoquait. Aujourd'hui, ce serait la même chose... en mieux. Une ventouse, si bien faite soit elle, n'a pas des propriétés entièrement adhésives, et une force telle que le poids de Kaori suffirait probablement à la décoller. Il fallait donc quelque chose de plus solide. Un chakra qui compenserait sans cesse les forces qui voulaient renvoyer au sol ce garçon impétueux qui défiait ainsi la gravité. Contrairement au morceau de carton qu'il avait fait adhéré par un chakra unique, celui qu'il allait utiliser maintenant devait se renouveler sans cesse afin de posséder un pouvoir d'aspiration supérieur... De façon logique, il aurait nécessairement un point de contact avec le mur, et c'était dans les points de contact, et seulement dans ceux-ci que le chakra devait se concentrer.

Kaori arriva devant le mur et l'air médusé de son professeur aurait suffi à déconcentrer quiconque... Il prit donc quelques secondes pour se recentrer sur son objectif et entama sa montée sur le mur. L'idée lui était venue en observant une larve monter sur un mur... Même lorsque celle-ci tenait sur de plus petits points d'appui, elle ne souffrait aucun perte de vitesse, pas plus qu'un déséquilibre... C'était donc que la répartition du poids devait être différente sur les mandibules qui parsemaient le corps de l'insecte. Son chakra à lui en fait...

Le garçon posa son pied droit sur le mur après avoir pris soin de couvrir l'ensemble de son pied de la façon qu'il avait employé hier pour le morceau de carton. Ainsi qu'il le pensait, aucune adhésion ne se créea... Tant mieux pensa-t-il alors car si la première chose de ce qu'il avait supposé était juste, les autres suivraient probablement. Et parmi ces suppositions il y avait la réussite inévitable du garçon... Il reposa donc son pied droit sur le mur, mais cette fois, il avait pris soin de renouveler le chakra qui arrivait dans ses pieds, de façon cyclique, si bien que le chakra, bien qu'étant toujours le même qui revenait encore et encore, conservait son effet aspirant. Avant même que son pied touche le mur, il sentit une attraction très forte. La première étape était réalisée.

La vérité arrivait maintenant. Il décolla son pied gauche du sol pour le poser contre le mur. Premier point positif, il ne tomba pas. Il dut tout de même exercer une résistance pour ne pas se retrouver la tête en bas... Quoi qu'il en soit, il était maintenant fixé au mur, les pieds inondés de chakra. Restait à avancer. Il décolla son pied droit et... marcha... L'attraction était toujours présente, mais ses appuis étaient suffisants pour contrer cette dernière. De plus, lorsqu'il décollait son pied, il faisait migrer le chakra dans celui-ci vers l'autre. Le tout à une vitesse impressionante. Il essaya ainsi de monter pour se retrouver aux côtés de son senseï. S'il parvenait jusque là, il essayerait quelque chose d'autre, qui l'intriguait au plus haut point...

Pas de doutes possibles, Kaori avait un sens du chakra qui ne laissait rien à désirer. Toujours la tête en bas, Kusano l'observait en train de grimper à toute vitesse sur le mur de droite, équilibrant son adhésivité à chaque pas et faisant attention à ne pas relâcher la fermeté des muscles de ses chevilles, sans quoi la gravité se serait jouée de lui. Mais elle était à présent à sa mercie...
Lors de la transition avec le plafond, la logique fit encore un quart de tour, auquel Kaori s'adapta sans trop de difficultés. Il ne tarda pas à comprendre qu'il faudrait moduler la densité de chakra sur sa semelle, dans la mesure où il ne serait plus à l'horizontale (cela impliquait la disparition de toutes les forces de frottement auquel il avait dut faire face). A présent, c'était l'inversion pure et simple des principes fondamentaux liés à la pesanteur... au détail près que tout son corps subissait encore l'appel du sol.

Malgré cela, le maître et l'élève étaient à présent à la même altitude. Kusano, qui n'avait pas pu finir sa phrase (celle-ci etant coupée par le bruit des pas sur le mur de Kao) se vit donc contraint de la finir une fois que son élève s'arrêta de bouger, se tenant à un mètre de lui, sur le plafond.

... mais surtout en faisant ton possible pour ne pas déranger ta voisine en bourrinant sur le mur.

Pour le coup, c'était râté. Même si Kao avait réalisé sa technique avec soin, il il y était allé comme une flèche, et les bruits de pas n'avaient pas manqués de faire le tour des murs de la résidence. Tous les espoirs de Kusano comme quoi la jeune femme d'à côté s'était rendormie venaient de tomber en poussière...

Le sensei lâcha son propre Kinobori, et retomba à terre par le biais d'une pirouette. A peine fut-il sur le plancher qu'il fit un signe de la main à Kaori, en ajoutant:

Bouge surtout pas de là où tu es.

Maintenant qu'on a échangé nos places, je vais te dire ton prochain éxercice.
J'ai bien vu que tu avais saisi le principe, et que comme d'habitude, tu t'en sortait comme un chef. Et comme tu connais mes entraînements, tu sais sûrement qu'il te manque encore la partie pratique. Donc, tu vas devoir rester dans cette position jusqu'à ce que je te dise d'arrêter.

Il s'assit contre le mur, en prenant son temps, pour bien faire comprendre à Kaori que ça prendrait quelques minutes...

Au bout des cinquante premières secondes de l'éxo qui furent marquées par un long silence, les jambes de Kaori commençaient à trembler. Ce qui faisait défaut n'était pas la force du gamin (c'était un voyageur, il en avait dans les pattes...). Ca n'était pas non plus le manque de concentration: même sans voir ses yeux, on pouvait deviner son êtat de relaxation simplement en écoutant sa respiraiton.

*Mais alors... pourquoi il fatigue? C'pas normal, n'importe quel humain avec une résèrve normale de chakra peut...*

Il s'arrêta. C'était là qu'était le problème: la résèrve d'énergie vitale. La réalisation de techniques par impulsions de chakra comme celles qu'il avait apprises auparavant ne semblaient pas lui poser trop de pépins (si ce n'est les problèmes d'endurence), en revanche, l'action de malaxer et renouveler le chakra en continu était visiblement une plus mince affaire.
C'était comme si une part de son énergie se perdait en route...

Le chuunin n'avait pas encore eu le temps de se documenter sur le clan Kamezuruichi, mais il n'hésiterait pas à le faire dés qu'un peu de temps libres s'offrirait à lui. Pour entraîner son élève, il valait peut-être mieux commencer par savoir comment s'y prendre, car c'était maintenant certain: quelque chose clochait chez lui, physiologiquement parlant.

Le temps passait. Deux minutes s'étaient à présent écoulées, et Kaori se tenait toujours pendu comme une chauve-souris, malgré ses difficultés d'approvisionnement qui n'allaient pas en diminuant...
Le gong final n'allait pas tarder à sortit de la bouche de Kusano, car celui-ci avait bien compri que ce n'était pas la peine d'aller plus loin.

Toutefois...

J'ai encore une p'tite question pour toi. Quand tu m'auras donné ta réponse, tu pourras redescendre.

Il marqua une pause, voyant les yeux du mini-Kao s'illuminer.

Une fois que tu aruas passé ce test avec succès, on ira sans plus tarder procéder à ton éxamen. Et il faudrait que tu saches une chose: quand j'ai dit hier que j'alais l'adapter à ton niveau, je n'était pas tout à fait sincère. En réalité, je vais mettre la barre au sommet, de manière à ce que tu aies ton bandeau si et seulement si tu développes ton potentiel au maximum, et sur place.
Il s'agira d'un combat d'évaluation au cours duquel tu te mesureras à moi.
Aussi...

Il se releva.

Je n'hésiterais pas à te transpercer de ma lame pendant l'épreuve. Je vais me donner à fond, car j'estime que tu peux me surpasser si tu t'y mets sérieusement. Mais pour ça, tu vas devoir risquer ta vie. Et crois-moi, je ne serais pas aussi indulgent que pendant les cours.

Il marqua une pause, laissant les informations descendre (enfin, monter quoi...) le long de l'oesophage du blondinet. La fameuse question mettait longtemps à venir, et ses sinus commençaient à picoter...

Alors, toujours partant?

C'était juste ça. Une mesure du tau de motivation. Le futur de l'étudiant allait dépendre de sa réponse. Enfin, pas seulement; en réalité cela dépendrait aussi de la manière dont elle sortirait...

Kaori observa son senseï descendre et entamer son discours. Bien qu'il tachait de ne rien en laisser paraître, il était épuisé. Les abeilles en lui s'étaient réveillées, et elles dévoraient goulument une partie de son chakra, de sorte que tenir si longtemps devenait une réelle torture. Alors qu'il s'apprêtait à descendre, le chuunin le somma de rester au plafond.

Il accueillit alors avec appréhension la nouvelle de son combat à venir contre Kusano, et ne put réprimer un soupir. Mais ensuite, son senseï lui posa une question. Une question simple... Trop simple pour être prise à la légère. Cette question, c'était sa vie qui en dépendait. Deviendrait-il shinobi ou ne le deviendrait-il pas... la réponse, il l'avait cherché trois ans durant, et la réponse afflua dans sa tête avant même qu'il ait pu songer à dire le contraire :

Oui.

Rien de plus. Un simple oui, dans lequel on pouvait percevoir une partie de la détermination de Kaori. Mais il savait déjà que cela ne suffirait à son exigeant professeur. C'est pourquoi il entama une explication :

Je vous ai déjà raconté que j'avais quitté mon village d'origine : Iwa, pour ne pas avoir à subir leur politique guerrière. C'était il y a trois ans. Pendant trois ans, j'ai erré un peu partout, allant de petit boulot en petit boulot, dans le simple but de me rapprocher de ce village. J'ai vécu et vu des choses que je ne souhaite à personne, pas même aux membres de mon clan. J'ai sur le corps des cicatrices qui témoignent de ces visions d'horreur. Je vous le demande maintenant : Me pensez-vous capable d'abandonner après avoir tant subi pour en arriver là ? Si longue soit la route, je l'arpenterai de part en part. Je ferai de ma vie ce que j'en souhaite. Je deviendrai l'un des meilleurs shinobis de ce village, et ce qu'importe le temps que ça prendra. Le choix que vous me proposez n'en est pas un. Etre shinobi ou non... Si j'avais tant vécu pour dire non, alors je ne serai pas en accord avec mon nindo. Kusano-senseï, je passerai genin, mais je ne m'arrêterai pas là, j'irais aussi loin que possible, et je laisserai ma trace à Kiri, je ne serai plus le garçon d'Iwa, je serai l'homme de Kiri. C'est maintenant à vous de juger.

Kaori se laissa retomber et, au prix d'un certain effort, effectua un salto afin de retomber souplement sur ses pieds. Il se redressa et plongea ses yeux dans ceux de Kusano. C'étaient deux braises éternelles qui fixaient maintenant celui qui était originaire de Kusa.

Ca faisait un bout de temps que Kusano n'avait pas sourit. Il ne s'agissait pas d'un sourire ironique, mais d'une vraie marque de fierté. Il n'y avait pas 36 choses à rétorquer face à cette magnifique lettre de motivation...

Bonne réponse.

Sa voix n'était plus du tout la même que l'instant d'avant. L'ambiance s'était totalement détendue: tout était terminé.
Il reprit avec un timbre un peu plus habituel.

Le coup de l'examen genin, c'était du bluff. Sur ordre de Mizukage-sama, nous autres les chuunins avons reçu pour ordre de vous faire monter en grade dés que vous auriez le savoir nécessaire. A ce qu'il parraît, c'est parcequ'il faut faire accélérer les choses, de manière à ce que Kiri sélève au dessus des deux autres membres de l'alliance, et finisse enfin par s'y imposer.
Pour ma part, je fais ce qu'on me dit.

Kaori Kamezuruichi, j'ai l'honneur de...

Il s'arrêta, et commença à tirer une tronche pas possible.

Fichtre, je l'ai oublié.
Oh, tant pis, t'as qu'à prendre le mien.

Sans plus de cérémonie, il tira de sa saccoche shinobi un bandeau de tissu noir avec un plaquette de métal sur laquelle était gravée quatre traits ondulés, et l'envoya vers l'étudiant qui n'en était plus un.

Mes féclicitations, et bienvenue chez les genins, Kao-san.

L'objet, qui n'avait quasiment jamais été autre part qu'avec les kunais de la saccoche, était à présent entre des mains plus jeunes, plus innocentes, mais aussi intensément plus explosantes de motivation. Kusano n'avait jamais vraiment attaché d'importance à ce bandeau, il avait toujours été indiférent à tout ce qui était lié aux documents officiels, paprasse etc...

Bon. Quand j'étais à ta place, mon prof m'a payé un apéro à l'auberge du village, et j'ai bien l'intention de perpétuer cette tradition.
Si tu n'as pas soif, ben c'est pareil. Mais je doutes que ça soit le cas vu l'effort que tu viens de fournir.
Ah, en parlant de ça: bravo, tu maîtrises le Kinobori.

Il sortit alors de la pièce, puis ouvrit la porte de la chambre.
A présent, tout un monde s'offrait à Kaori. Il y avait entre autres celui des missions, des entraînements intenses, mais surtout le monde du danger. C'était à ce dernier qu'il fallait que Kusano le prépare, et un éxamen était loin d'être suffisant pour le faire. La dernière tirade de son élève était la preuve que la détermination était déjà en lui, qu'elle n'avait pas besoin d'être libérée par le biais d'un combat initiatique. L'administraiton du village n'avait décidé que les étudiants seraient promus dés qu'ils auraient leur techniques la veille que au soir, et au final, ça tombait presque bien pour Kusano. Au moins, il n'aurait pas à faire une épreuve officielle, et cela signifiait que les choses sérieuses allaient commencer plus vite que prévu. L'ex-Kusaïen ne demandait pas mieux.

[Hrp:

1) Kinobori maîtrisé: +2 en intel, +2 PC (sans compter les 6 PC d'intel)

2)Bravo! U R genin!
¤Ta technique des 6 mois est à present active, ainsi que les 5 points qui vont avec.
¤Dix points à répartir où tu veux (no PC bonus)
¤En enfin, quelques petits cadeaux: Bandeau de Kiri, Saccoche ninja, étuit à Kunai, 5 Kunais.

Bravo pour ton RP nickel du haut en bas de chaque post.]

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