[Lieu] Bar de Kiri

La conversation n'eut pas le temps de reprendre, la porte du bar s'ouvrit de nouveau pour laisser passer un homme qui se dirigea directement vers la table occupée par le trio. La jeune fille avait levé les yeux vers l'inconnu, puis ne les avaient plus bougés lorsqu'elle l'avait vu venir dans leur direction. Un coup d'oeil vers Idame lui confirma son impression, on venait les chercher ... L'homme s'adressa au Jounin en premier, visiblement ils se connaissaient bien ... Certainement ce "tonton" qu'avait cité Idame à quelques reprises. Le regard se durcissant peu à peu, Awako ne voulait pas laisser le jeune homme dans le pétrin, et lorsque l'homme la regarda à son tour, ils se fixèrent. Elle ne se laissa intimider ni par le regard "charmeur du dimanche" (pour reprendre ton expression :P), si par cette voix qui parlait d'un ton sans appel. Elle se contenta d'un "Bien. Je vous suis." avant de se lever. Elle attendit quelques secondes, le temps qu'il se retourne pour laisser sur la table l'argent pour payer au moins une partie de la note ... Si cela pouvait permettre à Idame de la compléter ou de trouver un moyen d'éviter la vaisselle. Elle le regarda avec un sourire désolé, puis se dirigea vers la porte, à la suite de l'homme.

"A bientôt, Idame-kun. Bonne chance ... J'espère que notre prochaine rencontre se terminera moins rapidement."

Alors, seulement, elle arriva derrière le "tonton" et ferma la porte du bar derrière elle. Takara à ses côtés, la jeune fille se sentait mieux. L'air libre lui rafraîchit les esprits et elle distingua en pleine lumière les traits de cet homme qui avait ommis de se présenter ...

"J'imagine que je devrais savoir à qui je m'adresse ... Puisque nous connaissons au moins tous deux la raison de notre présence. Ne vous inquiétez pas, je ne chercherais pas à faire quoi que ce soit, en partant du village, je savais à quoi je m'exposait. En y revenant, je ne chercherais pas à fuir mes responsabilités et ne chercherais pas d'excuses."

Elle ne savait pas où l'homme l'emmenerait ... Idame lui avait dit que son oncle était Mizukage secondaire ... Donc soit dans son bureau, soit dans celui de la Mizukage. Dans tous les cas, c'était maintenant que la conséquence de ses actes allait se faire sentir. Surtout que cet homme semblait pour le moins assez autoritaire et plutôt habitué à se faire obéir sans discussions ... Bien que se sachant en position d'infériorité, Awako n'avait pas non plus envie de se laisser marcher sur les pieds, deux caractères forts allaient sûrement s'affronter, mais elle savait qu'elle ne devait pas lutter. Tout pour elle allait se décider bientôt, très bientôt.

"Oh le mioche, j'espère que tu n'as pas mis ça sur ma note. De toute façon, ce que tu as mis dessus, j'ai vu avec le patron, il faudra que tu le paies, en faisant la plonge."

Idame marmonna silencieusement, sans ne rien montrer à personne d'autre que lui-même son mécontentement. Loin de se sentir ridicule, il savait que ça allait lui tomber dessus, mais si tôt. Encore avec elle... Non. Il abusait là !

" Tu m'en veux pas, hein, si j'paye un Genin pour une rang D avec TES tunes ! "

Idame se leva, pensant caresser un coup Takara et embrasser Awako. Mais rien, cette dernière prit les devants, c'était probablement la meilleure solution pour enfin mettre en place le plan diabolique du jeune Ourihana. Maintenant treize heures qu'il attendait de prendre son oncle par surprise. Et là, en plein milieu de son fief, avec son sourire de dragueur et sa mielleuse mélodie -rauque grave et désaccordée.

"A bientôt, Idame-kun. Bonne chance ... J'espère que notre prochaine rencontre se terminera moins rapidement."

" Bof, t'en fais pas va. Soucie-toi de toi, et reviens vite, Awako-chan. "

Idame fit mine de rester assis calme et assagis... Mais bientôt son regard se porta sur les bras bien loin de la garde du Wakisashi de son oncle. C'était le moment tant attendu de ? De ? n sait pas quoi à part s'attirer des ennuis. Rah, les adolescents...

Le Jounin se leva dégaina son katana. Il tourna la garde pour frapper avec le plat de son épée. Il la brandit, sauta sur une table vide, silencieusement pendant la réponse d'Awako-chan. Il était dans le dos de son cher tonton, l'arme au-dessus de sa tête !

" Zanshin ! "

Mais, alors qu'Idame pensait pouvoir le frapper et l'obliger à reconnaître la vérité ; il méritait la liberté ! Mais, ses mains apparemment vides et inattentives brandirent un kunai qui bloqua aisément le katana faible et branlant du mioche.

La discrétion d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et c'était jounin, ça. Le parrain poussa un petit soupir las, genre il n'y avait vraiment plus rien à en tirer de ce môme. Le kunaï disparut aussi vite qu'il était apparu, et le mioche sentit une main se refermer sur son poignet. Sans avoir eu le temps de dire ouf, son bras pivotait, et il lâchait son katana, qui chutait lourdement au sol, dans un cliquetis rebondissant. D'une prise venue d'ailleurs, Idame passait par dessus son oncle, et se retrouvait juste devant lui, plié en deux, son bras subissant une clé plutôt douloureuse. Très douloureuse même. Un mouvement brusque, et son oncle lui cassait le bras, sans la moindre difficulté.

Kaneda le regarda, et lui sourit, l'air narquois.

"Oh, le mioche, il me semblait que je t'avais dit de faire la plonge, tu ferai mieux de m'écouter, au lieu de collectionner les conneries. En plus, tu n'as rien suivi de ce que je tai appris, on dirait vraiment que tu ne sais pas te servir de ton katana."

D'un geste du pied, il fit sauter la lame du gamin dans sa main. Et il la lança au gérant de l'établissement d'une pichenette bien sentie. Celui-ci se mit à rigoler, d'un rire gras et moqueur.

"Je te rendrai ton sabre quand tu auras payé ta dette, gamin"

Il y a des jours comme ça, où on ferait mieux de ne pas se lever. Idame n'aurait pas d'autre choix que de se prêter au piège de la vaisselle, s'il voulait récupérer son arme. Le tenancier lui montra la salle du fond où il l'attendrait.

Son oncle le lâcha en l'envoyant valdinguer contre le mur d'à côté, avec un sourire moqueur. Il sortit alors, suivi de la jeune fille et du tigre. Il se demanda si l'autre crétin de mioche n'était pas en train de la draguer, une désertrice, brillante idée, une fois de plus...

Les deux kiréens et le félin traversèrent Kiri, sans trop parler. Kaneda avait répondu à la question, de façon succincte et incomplète. Il n'avait pas l'air de vouloir développer beaucoup plus.

"Si tu as un tant soit peu de jugeotte, tu dois savoir à qui tu t'adresses, non ? Un anbu du village. Ou un ancien, va savoir. Toujours est-il qu'on va au bureau, on discutera là-bas, au calme."

Awako

Bureau

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